Petite discution privée

Les premiers pas des ombres …


Des idées bien étranges arrivaient dans mon esprit, j’étais seul dans mon bureau sombre, j’observais un crâne humain, peut être l’une de mes dernières victimes, je ne sais plus trop, mon esprit était troublé. Je regardais ce crâne, il était vide, plus rien ne vivait à l’intérieur, et pourtant je voyais encore vivant, je voyais ce que cet humain avait fait dans sa vie. J’avais des visions, c’était un chevalier d’un grand roi, il avait une femme, et beaucoup d’enfants … Les yeux fermés, je ne comprenais pas trop ce qu’il m’arrivait, je ne comprenais pas trop ce que j’avais fait.


Je posais le crâne sur ma table et décidais de me resservir un autre verre de whisky.


Tout commença dans ce lieu inconnu. C’était la première fois que je franchis les ombres, si vastes et si puissantes. Je marchais dans ces lieux d’un pas aussi assuré, d’un pas aussi tranquille et détendu. J’avais entendu mes ancêtres parler des ombres comme un endroit terrifiant et dangereux. Et pourtant, je me sentais bien, je me sentais chez moi. C’était un lieu si mystérieux et indéfinissable. Je marchais dans ces lieux sombres, à la recherche du maître des lieux …

J’avais reçu l’invitation dans les ombres par le seigneur Skold, lui même. Après le congrès, ma prestation a du l’impressionner. Je ne savais pas trop ce qu’il me voulait, mais bon, un rendez-vous comme cela, cela ne se manque pas. Je savais que le retour des ombres ainsi que de sa puissance allait être éminent. Je pensais que si je pouvais tirer un peu de cette puissance, cela ne serait pas de refus. Enfin, de toute façon, j’avais rendez-vous avec lui dans ces lieux, il fallait que j’y aille, avec un peu de chance j’aurais une bonne surprise …


Un bar de brume

Je pris son verre de whisky cul-sec.

Je repensais à mon arrivée. Apres une bonne balade dans ces ombres, je trouvais enfin le seigneur Skold. Il m’attendait. Tout était entouré d’ombre, de brume, je ne sais pas comment j’ai réussi à trouver cette endroit, j’étais juste guidé, chacun de mes pas était choisit avec précision dans un univers inconnu et sombre, c’était assez étrange. Bref, le seigneur m’attendait, il était assis, près d’une table, celle-ci n’avait pas de pied, puisque qu’était attaché avec le lieu. Tout faisait un. C’était si étrange. Tous était relié au seigneur Skold … Il y avait une autre chaise, il me fit signe pour m’asseoir. Un verre d'absinthe m’attendait.

Comme ce lieu, je ne pouvais pas définir l’apparence du seigneur. Il était tout et rien, il était rassurant et dangereux, il était matériel et spirituel, il était le seigneur des ombres. Comment définir quelque chose dont les mots n’ont jamais réussi à faire transmettre. Tout était un mélange de gris et de noir, en perpétuel mouvement. C’était la première fois que je voyais cela. Je me voyais dans son long manteau noir. Je compris qu’avec un peu de temps que le seigneur est l’ombre, et que j’étais vraiment chez lui. C’était si étrange. C’était dans son jeu, dans son labyrinthe. C’était la première fois que je me sentais aussi faible et vulnérable.

Je ne me rappelle pas toute la discussion car elle était assez longue. Je sais juste que l'alcool délia vite les langues. Un barman de nom de B'goon passait souvent pour nous resservir dès que nos verres étaient vides. Il traversait les ombres avec la facilité de l’habitude. Je connaissais pas mal de barmen, mon expérience de pilier de bar m’aide pour cela. Je peux facilement classer ce barman dans le haut de ma liste. Il n’était pas parfait et j’en connaissais pas mal de meilleurs, mais je peux dire qu’il m’a facilement impressionné.

Je compris vite l’intérêt de la discussion, le seigneur avait besoin d'un nouvel homme prêt à se battre et représenter les ombres. Il avait besoin d’un ministre assez courageux pour aller gueuler dans tous les enfers pour la puissance des ombres. Quand à moi, j’avais besoin d’un poste dans l’administration pour continuer à développer l’idéologie de l’école et de l’antihumain. Les enfers devenaient trop mous à mon goût, il fallait réveiller tout cela. Chacun avait besoin l’un de l’autre. Et plus que l’on croyait. J’allais devenir ministre du seigneur Skold, voilà la véritable raison de ma présence … Le seul souci était le fait que j’étais vraiment extérieur en lui, il n’avait pas confiance en moi. Dans ces temps troublés, il avait peut-être raison.


Le pacte de la mort

J’observais mon glaçon au fond de mon verre

Je me souviens très bien du moment précis, quand le seigneur Skold finit son verre, puis, après un cours instant, sortit un papier de sa manche. Ceci dégagea une odeur particulière que je connaissais. C’était l’odeur de la mort. C’était étrange, je pensais que seules les chairs pouvaient avoir cette odeur. C’était un vieux papier tout poussiéreux. Seigneur Skold me le tendit. Une écriture pourpre y était inscrite. C’était du latin. Le fait d’être prof, cela aide un peu. Ce papier devait être écrit depuis très longtemps et pourtant, il était marqué mon nom. Que je devais faire allégeance aux seigneurs des ombres, si je voulais un peu de son pouvoir. Bien sûr c’était bien plus compliqué et abstrait, mais bon, les détails n’ont pas trop d’importance, le but est de savoir ce qu’elle voulait dire. Sur la gauche il y avait la signature du seigneur Skold, il restait une place pour la mienne. Toujours avec le même silence religieux, il me tendit ensuite une plume sans encrier. Je savais que l’union serait faite uniquement avec la présence de ma signature, tel était écrit. Je m’entaillais légèrement le bras, et trempais la plume dans la blessure, je signais avec mon sang. Je marquais un gros DG sur l’emplacement convenu. Je tremblais énormément, j’avais du mal à écrire, je pris beaucoup mon temps. A la fin de l’écriture, dès que je relevais mon stylo, le papier devint poussière. Le pacte de la mort était enfin scellé.




Je revenais à moi, j’étais si troublé par ce qu’il s’était passé, j’avais besoin de revoir clairement tout ce que j’avais fait. Le calme de cette salle fut vite restreint quand un prof rentra brusquement dans mon bureau et me tendit le gobelin déchaîné marquait ma nomination en tant que ministre de la mort par le seigneur Skold. J’étais assez étonné qu’il me nomme aussi rapidement. Je lui répondis calmement :
- Ne t’inquiète pas mon ami, je serais peut-être plus souvent cravaté, mais à part cela, rien ne va changer …