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 Premiers sang ...

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Balbéro
† Mastor †
Balbéro


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MessageSujet: Premiers sang ...   Premiers sang ... EmptyVen 14 Oct à 23:48

La neige tombait sans interruption depuis plusieurs jours, les routes les plus reculées étaient impraticables et l’accès au manoir était devenu dangereux. Le week-end se passait au ralenti, il n’y avait plus grand monde en cette saison, et les heures passaient lentement. Cette nuit d’hiver ressemblait aux autres, rien ne présageait ce qui allait se passer.


Assis dans son grand fauteuil en bois et cuir bordeaux, le nouveau « chef de famille » fumait son cigare dans la pénombre de son bureau simplement éclairé par le feu de cheminée, un disque de Jazz passait dans la chaîne hi-fi. Une soirée appréciable pour cet homme d’affaire orgueilleux.
Cela faisait maintenant une semaine qu’il était à la tête de la grande entreprise familiale, une entreprise qui s’était fait un nom dans la recherche scientifique, une entreprise de recherche sur les virus parmi les plus prestigieuses et avancées. Cet homme régnait sur cette imposante machine sans avoir une once de connaissance en la matière, mais c’était un beau parleur, un homme qui savait manipuler les autres, qui arrivait toujours à ses fins.
Et tous les soirs depuis une semaine, il restait là, dans l’ancien bureau de son frère aîné, à apprécier sa dernière ascension. Depuis la mort de ce dernier et la mystérieuse disparition de sa nièce, il était devenu le patron, le Boss, et cela lui plaisait à un point qu’il en souriait, en riait dans la solitude de son bureau.

Le feu dans la cheminée perdait de son intensité, les braises crépitaient lentement n’ayant plus rien à ronger ; l’homme se leva et remit quelques bûches sur le lit rougeoyant et très vite, le crépitement se fit plus intense, les flammes reprenaient leur danse envoûtante.
L’homme regarda à travers la fenêtre ; la neige était toujours là recouvrant tout d’un blanc si pur, il frissonna et rajusta le col de son pull. Il frotta ses mains au dessus du feu, la chaleur réchauffait le bout de ses doigts mais une impression de froid l’envahissait lentement, et la proximité du feu n’y changeait rien.
Les fenêtres étaient toutes fermées, il ne sentait pas le courant d’air froid qui pourrait s’infiltrer du dehors, mais son corps se refroidissait … de l’intérieur. Une vague de frisson parcouru sa peau qu’il frotta énergiquement pour en effacer les traces, mais le froid gagnait du terrain, et une étrange panique resserrée son emprise.
Il tournait en rond, cherchant à comprendre, à trouver une explication mais sa logique était dépassée, en marchant il sentait comme un souffle d’air chaud sur sa peau, l’air ambiant ne s’était pas refroidi, pourtant, dès l’effet passé, le froid l’envahissait à nouveau. Il se dirigea vers le thermomètre situé à coté de la porte, la température était des plus convenable, il marquait 28°c … il tapotait sur le cadran de verre quand la sensation de ne pas être seul le fit frémir.

- Etrange tu ne trouves pas ?

Cette voix !!! Il la reconnaissait, mais elle était différente, plus lointaine, plus froide et cinglante qu’avant, il tourna sa tête, au ralenti comme pour repousser l’ultimatum mais elle était là, ses yeux fixés sur lui et un sourire qu’il ne lui connaissait pas ; animal, dangereux.

Il brailla de stupeur et tenta d’ouvrir la porte mais elle plaqua sa main au dessus de la poignée si vite qu’il n’eut pas le temps de stopper son action. Il tenait la poignée fermement, essayant d’attirer la porte en vain, son regard se posa un instant sur la main qui l’empêchait de sortir et recula soudainement en criant pour la seconde fois. L’homme trébucha et tomba en arrière, son regard affolé remontait le long du bras de la jeune femme, suivant le parcours d’une drôle de transformation.
Sa main s’était comme recouverte d’une peau verdâtre, rugueuse et son bras prenait peu à peu la même teinte, des sortes d’écailles triangulaires apparaissaient de manières éparses se chevauchant sur quelques centimètres de peau.
L’homme était pétrifié, la respiration irrégulière et difficile, ses yeux grands ouverts vers le monstre au dessus de lui. Le visage de sa nièce était pâle et encore lisse, elle le contemplait avec un mélange de mépris et de plaisir non dissimulé, une lueur sauvage luisait dans son regard, qu’il n’arrivait pas à saisir, ni à défier. Elle restait face à lui, sans bouger, et la vague de peau difforme remontait inexorablement vers son cou …

**Ressens-tu sa peur Delilah ? Ses yeux t’implorent de le laisser ma chère, le vois-tu, si faible, si désemparé à espérer la paix**

Les lèvres de la jeune femme s’ouvrirent légèrement dans un sourire diabolique, elle releva la tête et fermait les yeux alors que la transformation remontait le long de ses joues, le contour des ses yeux devint rouge, la peau se craquelaient en divers endroit et ses cheveux se changèrent en de drôle de mèches bosselées, sombres et rigides.
L’homme profita de ce temps pour se relever et faire face au monstre, contre toute attente, il ne prit pas la fuite et sembla vouloir l’affronter.

- Tu, tu n’es pas réelle, tu es morte. Tu … n’es pas réelle, tu n’existes plus.

Sa tête remuait de gauche à droite, sa voix n’était qu’un murmure pour lui-même, essayant de se convaincre qu’il devait s’être endormi dans son fauteuil. Il s’approcha d’elle, une main en avant, marmonnant toujours les mêmes mots. Mais le doute ne se dissipait pas, ses yeux trahissait son état et lorsqu’elle posa à nouveau son regard sur lui, des yeux si réels où se reflétait sa propre peur ; il se jeta sur la porte pour fuir, oubliant tous espoirs de se réveiller, confortablement assis.


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Balbéro
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MessageSujet: Re: Premiers sang ...   Premiers sang ... EmptyVen 14 Oct à 23:55

Le coup fut sec, il sentit sa mâchoire se déboîter et le goût métallique du sang remplir sa bouche. Il tituba sur le coté et tomba à genoux, dos à la créature qui l’attrapa par les cheveux et le jeta à travers la pièce, jusqu’au pied de la cheminée.
Elle glissa jusqu’à lui et colla son visage au sien, ses doigts se promenaient autour de son coup.

- Et là mon oncle … est-ce que mon souffle te paraît assez réel ?
- Que … qu’est-ce que tu me veux ?
- Allons, ne me dis pas que tu pensais vivre sans payer ton crime
- La justice !!! Ne me fais pas rire petite idiote. La vengeance ne te ramènera pas. Tout ça est vain, me tuer ne te rendras pas la vie …
- Ferme-la cloporte. Tu perds ton temps je connais tes manœuvres, alors cesse de jouer l’indifférence, tes yeux ne trompent pas.

Un sourire crispé flottait sur ses lèvres ensanglantées ; elle lui griffait à présent le cou, ses ongles pénétraient les fines ouvertures sanglantes.

- Tu ne t’en prends pas à la bonne personne. Je ne t’ai pas tué … crois-moi.
- … Elle resserra son étreinte autour de son cou, étouffant ses cris de douleur lorsqu’elle déchira un peu plus la peau et enfonçait ses ongles dans la chair. Les épaisses mèches de ses cheveux se tortillaient et grandissaient pour ressembler à des racines. Elles s’enroulaient autour des bras et des épaules de l’homme, le soulevant lentement. Elle retira la main de son cou pour laisser ses “cheveux” s’y glisser.
Elle se recula d’un pas et regardait son oncle pendu devant elle, il se débattait sans énergie, sa gorge le faisait souffrir, chaque mot était un supplice, mais jusqu’au bout cet homme ne cesserait de parler, c’était jadis son arme et la créature le savait.

- Un monstre, … tu es devenu un monstre. Tu étais une plaie quand tu étais vivante, un fardeau pour toute ta famille.
- Chercherais-tu à m’agacer mon oncle ?
- La colère, c’est la seule chose qui te reste. Tu n’as plus rien, tu n’es plus rien qu’une immondice. Une erreur de la nature … qu’on va prendre plaisir à renvoyer d’où tu n’aurais du sortir

Avec peine il montra du doigt le bureau, un bouton rouge clignotait, une alarme silencieuse avait averti les rares gardes restant pour sécuriser le laboratoire. Le sourire de la créature disparu derrière un masque impassible, ni la colère, ni l’inquiétude, ni même la surprise ne traversait ce mur statique.
Au bout de ce qui sembla une éternité, un grognement résonna à travers sa gorge, de plus en plus fort et audible. Un rire éclata soudain, rauque et sans joie, un rire malsain que la créature fit durer plusieurs secondes à peine et se tu aussi brusquement qu’elle s’était mise à rire. Son visage pivota rapidement vers son oncle et le toisa de son regard animal.

- Ils sont déjà morts.
- Que … ?
- Tu m’ennuis.

Avant même que la créature ne finisse ces mots, plusieurs racines transpercèrent le corps de l’homme de part en part au niveau du thorax, emportant avec elles des bouts de chair et les boyaux. Son dernier souffle de vie ne fut qu’un long gémissement oppressé, s’étouffant avec son propre sang, sa bouche et son visage restèrent ainsi figé par la surprise. Les racines s’écartèrent violemment tranchant le corps sans vie en deux qui tomba au sol, dans une marre de sang.

Balbéro reprit sa forme humaine d’antan et, sans un regard pour le corps de son oncle, repartit du bureau où le disque de Jazz continuait à envouter les lieux de sa mélodie. Elle traversa le manoir, arpentant les couloirs en direction des laboratoires, où l’attendait celui qui fut son premier et unique amour.

... ( à suivre) ...
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Balbéro
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MessageSujet: Re: Premiers sang ...   Premiers sang ... EmptyDim 27 Nov à 0:45

**Comment se présente notre affaire ma chère ? **
- Attend de voir mon final, tu auras ta réponse.
**Je m’en lèche les doigts**

Les sombres couloirs défilaient lentement, dans une semi pénombre inquiétante. Des veilleuses étaient encore en état de marche, et dans leur lueur parfois se dessinait des ombres recroquevillées sur le sol, inertes, au centre d’une flaque plus sombre encore.
La démone faisait traîner ses doigts le long d’un mur en esquissant une vague, laissant derrière elle un visqueux sillon rouge carmin. Elle marchait les yeux fermés, ses sens en éveil, elle s’enivrait des odeurs de sang, du souvenir de ce regard particulier qu’elle avait entrevu en donnant la mort à chacun des êtres qui jonchaient le sol du manoir, et plus que tout, elle savourait cette sensation de force, cette chaleur interne qui émanait de ses entrailles, de la puissance que lui promettait ce renouveau.
Elle s’arrêta un instant en haut de l’escalier principal, ses pieds nus baignant dans une marre de sang qui s’écoulait lentement le long des marches en pierre. L’homme à ses pieds, la gorge tranchée, était sans aucun doute le plus gros et gras garde du corps de la maison, des litres de sang s’étaient écoulés de ce corps et pourtant, lorsqu’elle le poussa pour ramasser son bien, le flot recommença faiblement.
Elle dévissa le bouchon du bidon récupéré et laissa son contenu se déverser sur le corps, le sol, le long des marches qu’elle descendit, continuant ainsi la déjà longue piste liquide qui parcourait l’endroit.

**C’est peut être le bon moment pour m’expliquer ce qu’il y a dans ce bidon maintenant ?**
- C’est de l’essence
**Et ? ça va te servir à … ?**
- Tu aurais du sortir de ta tour de magie plus souvent tu sais.

Elle passa la lourde porte d’entrée et respira longuement l’air glacial du dehors, s’étonnant de ne pas ressentir le froid de la neige sous ses pieds. Elle sortit un paquet de cigarette ainsi qu’une petite boite d’allumette, empruntés au garde égorgé. Elle alluma deux cigarettes et en jeta une en arrière, au dessus de son épaule, l’autre resta pincée entre ses lèvres, se balançant au rythme de sa marche silencieuse vers les locaux déserts du laboratoire principal.
Le manoir avait rapidement prit feu, un feu puissant que rien ne semblait pouvoir stopper, des flammes oranges et violentes s’élevaient très haut dans le ciel, venant réchauffer la masse de flocon de neige qui ne toucheraient plus le sol.

**Tu l’as, je commence à croire que j’ai fais le bon choix**
- De quoi parles-tu ?
**Tu verras très chère … mais tu vas aimer, fais moi confiance**
… Le regard du nouvel incarnas démoniaque se détourna vers le manoir, un discret sourire entendu flotta un court instant sur ses lèvres.
**Laisse moi t’en dévoiler une partie. Je l'ai refusé de mon temps, mais je peux te montrer la voix, à toi de te laisser faire ou pas**
Les pupilles de la démone vibrèrent très légèrement mais une lueur orangée à l’image d’une flamme dansa au creux de son regard, puis les yeux clos, elle ouvrit la porte et entra dans le laboratoire.
Les flammes du manoir furent comme aspirées à l’intérieur et pendant une longue seconde de silence, tout sembla terminé comme si le feu s’était fatigué de ces lieux … mais une détonation retentit, faisant vibrer le sol à plusieurs mètres aux alentours, une déflagration qui souffla le bâtiment laissant s’échapper de monstrueuses flammes, brûlant les arbres et toute végétation autour du manoir.


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MessageSujet: Re: Premiers sang ...   Premiers sang ... EmptyDim 27 Nov à 0:48

Le hurlement de l’homme sembla la sortir de sa torpeur. Elle ouvrit les yeux et baissa son regard vers l’homme qui se tu sur l’instant.
- Je t’avais promis de revenir non ?
- Delilah … que … tu ... je t’en pr…
Les doigts de la démone se posèrent sur les lèvres humides de son fiancé
- Chuuutt mon cœur.

Elle défit ses liens et le porta jusqu’à un siège simple relativement haut, sans accoudoir. Faiblement, il prit place, n’ayant plus assez de force pour faire plus, il releva la tête vers la démone qui était en face de lui, caressant son visage avec un chiffon humide, comme une mère essuierait les égratignures de son enfant.
Mais à la place de simple égratignures, de profondes plaies couvraient son visage qui, il y a encore quelques heures était le plus beau qu’elle eut le plaisir de voir, le plus doux qu’elle avait effleuré de ses baisers. Des hématomes cachaient la beauté et la couleur de ses yeux, de vilaines coupures parcouraient l’ensemble de son torse, l’une de ses mains n’était plus à sa place mais pataugeait à quelques mètre de là dans une flaque de sang coagulé.
Pourtant les larmes de l’homme n’étaient plus des larmes de douleur, le produit injecté par la créature faisait encore effet, il ne ressentait plus rien et était resté dans ce laboratoire à entendre les cris sans pouvoir bouger … ni mourir.
Après des heures passées à subir les tortures de celle qui était sa fiancée, il n’avait eut qu’un espoir, mourir, se sentir libéré, mais il en fut autrement. Il se souvenait de l’horrible transformation de sa belle en une créature digne des plus gores films d’épouvante, sa peau macabre, son regard féroce, sa voix d’outre tombe, et l’odeur, l’odeur d’un cadavre faisandé avait soudain envahi ses narines, lui soulevant le cœur… il s’était évanoui avant de savoir ce qu’elle lui avait fait. Des minuscules petites piqûres au bord des yeux, lui injectant un produit dont elle seule avait le secret, le laissant conscient, vivant malgré le sang qu’il perdait.

Le visage de son fiancé était à nouveau presque présentable, elle se recula et resta debout face à lui, silencieuse, un sourire au bord des lèvres, elle semblait l’admirer mais quelque chose dans son attitude, son sourire si froid rendait la scène troublante.
Elle se mit assise à même le sol, ramenant ses genoux contre sa poitrine et plongea son regard dans le sien. Après de longues minutes d’un silence pesant, elle lui posa une question, un unique mot dit sur le ton de la conversation.

- Pourquoi ?
- … il ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit, il se doutait au fond de lui qu’elle ne le laisserait pas partir sans explication, et pourtant, à cet instant, aucune réponse ne lui sembla correspondre à son attente.
- Pourquoi m’as-tu tué Amour ?
- Je … je suis désolé, je …
Elle se releva jusqu’à se mettre à genoux, rampant dangereusement vers lui, ses yeux toujours si froid, malgré la colère qui bouillonnait en elle, qui ne demandait qu’à exploser.
- … Non, Delilah, je t’en prie ... pardonne-moi. Je ne voulais pas … je t’en prie
"Lui arracher la langue, la mordre jusqu’à la sentir se décrocher et la grignoter en encas" … le monstre au fond d’elle grondait, voulant faire taire ce microbe.
Elle se redressa brusquement, lui empoignant la gorge avec force et hurla aussi fort que son être puisse le faire.


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MessageSujet: Re: Premiers sang ...   Premiers sang ... EmptyDim 27 Nov à 0:56

- Tu m’as planté ton poignard dans le cœur en me disant je t’aime … POURQUOIPourquoi m’as-tu tué ?
- Je n’avais pas le choix, je ne voyais pas d’autre choix, j’étais … j’étais dos au mur … je Delilah, je t’en prie …
- Tu m’as abandonné sous prétexte que tu n’avais pas d’autre solution ? … Son étreinte se relâcha légèrement, sa bouche effleurait la peau de son ancien amant, le parfum enivrant de sang et de peur se mélangeait à présent avec ses vieux souvenirs, ses sentiments perdus et pourtant si présents.
- Si tu me l’avais demandé … je te l’aurais donné. Je t’aurais donné ma vie sans hésiter. Tu n’imagines pas à quel point je t’aimais, tu aurais pu tout me demander, mais tu as préféré tout prendre. Je t’aimais … personne au monde ne t’aurais aimé comme moi.
- Je suis désolé, je donnerais ma vie pour revenir en arrière, crois-moi. Si on pouvait tout recommencer, jamais je ne t’aurais trahie, tu étais ma vie, mon espoir, ma raison de vivre …
- Ne me mens pas
- Non, écoute moi. J’ai fais la plus terrible erreur qu’un homme puisse faire au monde. J’ai trahie la femme que j’aime, je n’ai pas vu assez tôt que ma cupidité me cachait ce que j’avais de plus cher. Je t’aimais Delilah, et je t’aime toujours. Pardonne-moi je t’en prie, j’en ai besoin. Mon amour …
Elle relâcha l’étreinte autour de son coup et lui prit le visage entre ses mains, délicatement elle déposa un baiser sur ses lèvres blessées. Leur regard se perdit l’un dans l’autre comme autrefois, et leur tendre baiser sembla s’éterniser. Elle continua ses baisers le long de sa joue jusqu’à son cou où elle s’arrêta et murmura à son oreille d’une voix si froide qu’il en sursauta.
- Je ne suis pas devenu un ange Amour. Le pardon c’est entre toi et le tout puissant. Je pourrais à la limite me charger de faire les présentations … mais … tu ne le mérites pas. Ne jamais faire pleurer une femme Amour, jamais, on le regrette toujours, tôt ou tard.
- Ne fais pas ça, je t’en prie. Ça ne mènera à rien, ce n’est pas toi.
- Tu as souffert, mais ce n’est rien à coté de ce qui t’attend. Tu mérites de mourir ce soir, mais jamais tu ne connaîtras le repos éternel, même l’enfer ne t’infligerait pas assez de souffrance. Tu seras à moi, pour toujours, ton âme m’appartient Amour. J’ai eu ton cœur de mon vivant, et tu m’as volé le mien. Faire pleurer une femme … tu n’aurais jamais du oser.
-Delilah, regarde-moi. Ne fais pas ça, reprend-toi, ne deviens pas ce monstre. Delilah … On peut tuer par amour, mais la haine … la haine n’a jamais sauvé personne.

La démone bascula très légèrement son visage pour lui faire face, avec à nouveau ce sourire froid et serein sur les lèvres. Elle se mit à califourchon sur lui, et entoura sa taille de ses jambes, comme tant de fois auparavant lorsqu’elle lui rendait visite au laboratoire, mais la douceur de leur étreinte d’antan était devenue un mirage.

- Tu as raison, tu m’as tué en me disant je t’aime … et ce qui est sur ici … c’est que ma haine ne te sauveras pas … Adieu … Mon tendre Amour.

Une chaleur étouffante commençait à envahir les lieux, une odeur âcre flottait dans l’air, un parfum de chair brûlée. Au même moment, il sentait à nouveau les picotements vifs des coupures dans sa chair et la douleur sourde de ses os brisés … comme si tout avait était minutieusement chronométré, le produit anesthésiant finissait son œuvre et laissait l’homme faire face à la douleur qu’allait être son dernier voyage.
Les yeux grands ouverts de stupeur, il vit en face de lui sa belle prendre feu, des flammes l’entouraient et dansaient entre les mèches folles de sa coiffure, elle lui fit alors le plus doux des sourires, et fondit sur lui l’embrassant une dernière fois.
Il sentait le feu rongeait peu à peu sa chair déjà meurtrie mais il ne pouvait fuir, aucun de ses efforts ne parviendrait à le sortir d’ici. Elle le retenait avec force, et l’empêchait de hurler, hurler comme jamais pour évacuer sa souffrance.
Etrangement une sensation de froid se répandit, à l’intérieur de son corps et remontait le long de son torse, semblant chatouiller ses organes et les laisser pour mort ensuite. Elle remonta le long de sa gorge et une sorte de voile blanc sortit de sa bouche. La démone se tenait au dessus de son visage, la bouche à demi ouverte. Il vit à travers ses yeux, comme dans un miroir déformant ce que dévoilait la vapeur ; une petite bille aux reflets laiteux, brillant d’un éclat qu’il ne pouvait décrire, à la fois aveuglant et transparent, l’espace d’une seconde il crut y déceler un cœur fait de milliers de serpentins très fins … mais une voile noir couvrit son visage, une brève douleur traversa son être, saisissante, fixant ce qu’il restait de son visage dans un rictus déformé. La bille continua sa route jusqu’à la démone qui aspira l’essence de vie, l’âme de son fiancé. Elle se recula et regarda avec une passion dérangeante le feu consumait les restes de l’homme.
L’être au fond d’elle semblait hystérique, elle riait d’une jouissance particulière, elle remerciait son nouvel hôte d’être celle qu’elle attendait. Une voix rauque résonna dans son crâne.

Le poids de ta vengeance n’aura d’égale que ta gentillesse passée
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