Perturbation passagère

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 30/03/2006

Il reposait au dehors un calme imperturbable, à peine entamé par la brise légère de fin d'hiver qui y régnait. Le vent porte les mots, et pourtant cette fois-ci c'est un étrange voyageur qu'il apporta...

Un bruit sourd se transmit dans tout le bar, quelqu'un venait de frapper lourdement à la porte. Les coups se suivirent ensuite, s'accélérant, s'amplifiant, pour finalement stopper net. Quelques secondes de silence, et la porte de brisa sous l'impact d'un corps projeté avec force. La silhouette fine et chétive vînt s'écraser au milieu du bar, accompagnée d'un vif cri de douleur. Le vieil homme, dont les traits du visage montraient l'épuisement et la peine, s'aida de ses bras pour se relever péniblement, puis tourna le regard vers l'extérieur. Les longs habits épais qu'il portait étaient brodés de fins fils d'argent entrelacés.

Les yeux apeurés ne quittèrent l'entrée de la salle, gagnant en effroi à l'entrée de trois hommes couverts de noir, une écharpe couvrant la moitié de leur visage. Ils s'avancèrent, portant une attention pauvre et rapide aux autres personnes présentes. Chacun de leur pas semblait calculé, comme réponse adaptée au précédent. Ils observaient les murs, les portes, les regards glissant dans l'air sans un faux mouvement.

Pendant ce temps, le marchand s'était approché du comptoir, prenant appui d'un bras. Sa main libre se cramponnait autour d'un objet à peine visible. Il fit l'effort de se retourner, dévisageant avec haine ses poursuivants, puis s'écria d'une voix fatiguée par l'âge

Frost ! J'ai besoin de toi, dépêche toi, inconscient ...

Une seconde après la prononciation du nom, un mince filet de glace se dessina dans l'air, le déchirant tel une porte pour se refermer derrière un individu aux cheveux blancs, lissés d'une pointe de bleu glacé. Il releva la tête, dévoilant des yeux gris bleuté, irisés d'une pointe de rouge.

Je suis là, maître.

Le nouvel arrivant jeta un regard à la main fermée du marchand, une longue lame de gel apparaissant dans une de ses mains. Il détourna son regard vers le plus avancé des hommes en noir, calquant sa trajectoire sur la sienne pour aller à sa rencontre.

Les sourcils du premier des trois firent part de son étonnement, alors qu'il sortait deux armes de poing d'étuis qu'il portait en son dos. Il fit glisser la culasse, chargeant la première balle dans chacun de ses engins de mort, alors que les deux autres continuaient leur route vers le vieil homme.
Le temps d'un tir rapide, mais qui ne fit mouche, et le porteur d'obscurité fût prit à la gorge par son adversaire dont il avait sous-estimé la rapidité. Il commença à gémir, de plus en plus vivement pendant que sa peau perdait en couleurs.
Il tomba au sol après quelques secondes, figé, les yeux pris dans une frayeur sans fin.

Dommage.

Avec le temps, les deux autres sombres protagonistes avaient atteint le marchand contre le comptoir, posant une lame au niveau de sa gorge fragile. Frost s'élança vers eux, rapide et agile, mais la lame du porteur d'obscurité traça une fine ligne sur la peau du vieil homme avant que la lame de glace traverse son meurtrier de part en part.

Le corps du marchand glissa le long du bar, porté à présent seulement par la gravité qui l'amenait à s'affaisser sur lui-même. Chaque muscle perdant de sa force, la main de celui-ci s'ouvrit pendant la chute, laissant s'échouer au sol un fin morceau de gel, portant une goutte de sang cristallisée en son centre. La silhouette imposante qui venait de retirer sa lame de l'homme en noir se figea, au moment ou l'objet quitta la main de son propriétaire. Son regard ne le lâchait pas, alors que celui-ci roula quelques secondes pour finir sa course un peu plus loin, beaucoup plus proche maintenant des autres personnes présentes dans le bar.

Tout c’était passé si vite que personne n’avait pu réagir…
Mieux le bar et la plus part de ces occupants s’étaient figés.
Les ombres… comme toujours elle était là, présentent un peu partout dans le bar, à l’affut, à l’écoute, curieuses et couveuses de ce petit monde.
Elle était là aussi, elles sont elle, elle est les ombres, mais n’avaient pu réagir ni l’une ni les autres, en tout cas pas à temps pour éviter de faire couler le sang sans quelque explication.
Amélia écoutait le son cristallin qui provenait de l’objet roulant sur le sol, elle n’entendait que ça comme hypnotisé par la scène et le bruit.
Il ralenti… puis s’arrêta enfin.

Un fracas de bruit sec et violent suivi ce pseudo silence.
Les volets venaient de ce refermer violement, les ombres et sa propriétaire venaient de se réveiller, la porte fut remplacé par un vole opaque et sombre d'une duretée relative.
La voix froide de la vampire se répercuta séchement dans chaque esprit des BEGONs présents.

**protégez l’homme blessé s’il n’est pas déjà mort. Attention aux autres que personne ne sorte tant que l’on ne saura pas ce qui se passe ici**

Un éclat du bois de la porte heurta Le Hurleur et le fit tomber de son pentacle-perchoir. Sonné, le démon Ararauna était allongé sur le dos quand il entendit la voix impérieuse d'Amélia qui commandait de protéger une personne et surtout d'empêcher quiconque de sortir du bar. Cette dernière mission était dans ses attributions.

L'oiseau roula sur le côté et se jeta en direction de la porte. La douleur qui irradiait de son bec heurté par le bois l'aidait à s'enflammer de colère. Deux coups d'ailes et le démon avait quintuplé de volume et c'était un oiseau de feu qui traversait le Brodifacum afin de bloquer l'entrée.

Le Hurleur traversa les ombres d'Amélia, sans doute l'avaient-elles laissé passé, et il s'accrocha par le spattes au haut du chambranle. Se laissant pendre, il écarta les ailes, tête rasant le sol, bec ouvert prêt à mordre et à transmettre des germes mortels.

L'entrée était bloquée par un démon en furie. Le Hurleur envoya un message télépathique à 2St pour qu'il vienne réparer la porte.

Dans un coin du bar, comme à son habitude, Balbéro était confortablement avachie sur un canapé, une bouteille de vin et un verre à terre, un livre en main pour se détendre. Elle avait promit à ses créatures de les rejoindre chasser et se voyait simplement finir un chapitre avant de partir … quand la porte se brisa.

Tout s’accéléra ensuite, le combat, les morts ... et pendant ce temps, la démone se redressa et les regarda nerveusement.

Quand un instant, la scène sembla se ralentir, la démone bondit de l’autre coté du bar et se dirigea vers eux, rapide et silencieuse. L’objet qui roulait au sol n’attira que brièvement son attention, elle en convoitait un autre, fin et tranchant, un mince filet de sang perlait déjà au bout de la lame qu’elle attrapa du bout des doigts … son corps sembla ramper au sol le temps de sa course et ne redressa que lorsqu’elle se posta derrière le dernier homme en noir.
En une seconde, alors que les volets claquaient tous uns à uns, la démone empoigna le poignet de l’homme en noir et lui coinça le bras dans le dos … la fine lame frôla sensiblement sa peau de sa gorge, tandis qu’elle s’amusait à tordre le bras emprisonné.

- Temps mort, finit de jouer. Vous vous croyez où vous tous ?

Son regard légèrement orangée du à la colère toisait l’être aux cheveux blancs.

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 30/03/2006

Le sang s'était écoulé sans trêve depuis la jigulaire du vieil homme, dont le dernier souffle venait de se faire sentir. Un dernier regard, envieux, vers la pierre de givre qu'il avait gardé précieusement jusqu'alors.

Le visage de Frost n'avait pas esquissé la moindre émotion, ni même le signe d'une réaction quelconque ; seul sa peau regagnant légèrement en couleur venait accompagner la disparition lente de la lame de glace qu'il portait à la main. Il releva la tête machinalement, fixant un regard vide dans celui de Balbéro.

Je suis seulement ce qu'il me reste.

L'homme en noir que maintenait Balbéro tentait de se dégager, un râle de douleur à chaque mouvement de pression sur son bras.

Bande de fous...

Il tourna la tête vers la gemme de givre un peu plus loin, tendant sa main libre vers elle ; une incantation simple et continue entraîna l'objet, le soulevant du sol pour l'attirer à lui.

Tarnotah était derrière le comptoir quand tout ce joli monde entra dans le bar pour… pour il ne savait même pas quoi d’ailleurs. En un rien de temps tout fut fini. Deux des trois hommes noirs furent achevé par ce Frost et le troisième capturé par Balbéro.

Quand la gemme de givre commença à s’élever dans les airs Tarnotah sauta par-dessus le bar Et l’attrapa au vol de sa main gauche, tandis que de sa main droite il dégaina malédiction et la pointa dans la direction de Frost.

Bon, on pourrait avoir des réponses… ? Frost c’est ça ? (regardant Frost) T’es qui ? tu viens d’où ? et c’est qui ceux-là ? (montrant les hommes en noir) et lui c'est qui ? (montrant le marchant)
Et surtout qu'est-ce que vous venez faire là ?

Attendant les réponses Tarnotah jeta un rapide coup d’œil à la gemme de givre !

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 30/03/2006

Au moment même ou le givre prit contact avec la main de Tarnotah, les cheveux blancs se soulevèrent pour dévoiler à nouveau le visage -redevenu glacial- qu'ils masquaient.

La goutte de sang emprisonnée dans le givre se teintait de nuances violacées, alors que Frost avait disparu pour réapparaître à côté de Tarnotah, légèrement plus en arrière.

Oui, maître ?

La silhouette imposante surpassait celle du démon d'un bon tiers.

A l'action du BEGON, les traits du sombre individu sous l'emprise de Balbéro s'étaient renforcés ; il se concentrait plus forte encore malgré la douleur, pour finallement extirper la gemme de la main dans laquelle elle était captive. Le morceau de glace fût attiré hors de l'emprise de Tarnotah avec force, déviant la trajectoire que l'homme en noir aurait voulu lui donner pour aller percuter un mur au fond du bar et retomber au sol, indemne.

Nombre de messages : 61 Date d'inscription : 31/10/2005

Erwan sortit alors de son hamac où il sirotait un verre.

Moins rapide que les autres à l'appel d'Amelia, il eut le temps de voir le Hurleur bloqué les issues, Balbéro mettre au respect l'homme en noir et Tarnotath qui avait essayé de prendre possession de ce caillou, qui se retrouvait à ses pieds, alors que peu de temps auparavant il était dans la main du démon.

Il ramassa donc la gemme et avant que quelque chose d'autre se passe, la rangea dans sa besace. Là le caillou ne pourrait pas bouger ou sortir.

Il sortit alors son arme et attendit les ordres.

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 30/03/2006

Frost avait suivi du regard, tendant une main vers Erwan quand il ramassa la pierre de glace.

Non, maître...

Son regard faiblit avec la disparition de l'éclat de givre dans le sac, ses bras se repliant alors qu'il reculait lentement. Une brume fraîche et vaporeuse vint l'envelopper, emportant son corps comme il était apparût quelques instants plus tôt.

Il ne restait plus que la marque à peine visible de quelques gercures sur le sol du bar.

La démone resserrait toujours plus son étreinte autour du bras de l’homme en habits sombre, mais son regard et son attention ne lui étaient plus dévoués depuis ses paroles. Elle dévisageait la créature aux cheveux blancs, les changements physiques sur son visage, ainsi que sa réaction quasi instantanée lorsque Tarnotah s’empara de la gemme.
Et la réponse de l’homme qu’elle tenait en respect sembla intriguer plus encore la démone, dont le regard balayait les gens en présence, concentré, presque studieux…

Lorsque la gemme percuta le mur, la démone tordit le poignet d’un coup sec, jusqu’à entendre le craquement d’un os brisé … son visage se rapprocha de son oreille et elle chuchota

De fous ? pourquoi cherches-tu à t’emparer de cet éclat de glace ?

La voix de Frost résonna une fois encore dans le bar, la démone se retourna, entraînant avec elle l’homme au bras casé

Où ?

Elle jeta un bref regard vers la sacoche d’Erwan et donna un coup sec dans la jambe de son prisonnier, le faisant tomber à genoux. Elle lui plaqua la tête sur l’une des tables, la lame prête à se planter n’importe où au moindre geste déplacé.

Ton tour de passe-passe, tu le retentes encore une fois, et je te tranche l’autre main.
Où est-il ? Et qu’est qu’il est ?

Tarnotah regarda frost se placer à coté de lui et l'appeler maître.

Plutot intéressant cette ch'tit pierre.

Mais avant qu'il ai eu le temps de s'habituer, voilà que la pierre avait volé et se retrouvait dans la besace d'Erwann. Puis il se tourna vers L'homme en noir:

Dis Men In Black... Avant que la jolie démone derrière toi (fait un clin d'oeil à balbéro) te réduise au silence pour un temps indeterminer, tu veux pas nous expliquer... parce que tu commence à me les briser menu menu ! Alors si tu ne veux pas servir de wiskas chaton à notre matou, je te conseil d'accoucher ! ET VITE !!!

Tarnotah jeta un coup d'oeil en direction de Frost pour le garder à l'oeil... mais plus rien ! Volatilisé !

(édit Amélia : j'ai enlevé la ligne sur Frost si j'ai bien suivi y a plus de Frost là)

(édit Moi : Oups, avais pas compris ça Wink

mais en relisant, t'as raison...)

L’éclat de givre… l’éclat de givre…
Elle ne regardait plus que ça, suivant chacun de ses mouvements, les ombres ondulaient au rythme des pensées inconscientes qu’Amélia avait pour cet objet.
Depuis le début le son qu’il dégageait ou peut-être était-ce l’aura ou la magie l’envoutait…
Elle se retenait de se jeter dessus, et il disparu de sa vision.

Les ombres pompaient l’énergie chaude que le perroquet dégageait, c’était le conflit du chaud et du froid, elles s’écartèrent laissant l’espace de la porte aux bons soins du volatile.

Une tache sombre se fit plus dance sur l’un des murs non loin du bar glissant vers le gisant, Amélia reprit forme accroupit prés du vieil homme.

C’était encore une masse noir mais aux contours fin et bien définis.
Une robe qui trainait au sol cachant l’intégralité de son corps, suivi d’un rideau de cheveux qui se confondaient avec cette dernière.
Puis se dégagea une main élancée aux doigts fins, un dessin monochromique d’une geisha au teint de lait. Le tableau prit couleur quand les doigts glissèrent sur la plaie.
Le sang… rouge, noir et blanc…

Elle inspira doucement entre ces dents, ces yeux étaient clos. Glisser ainsi sur ce qui devrait être sa nourriture était presque un supplice, tiède, si doux… et cette odeur… Elle cherchait les pulsations de son pouls.
Les ombres qui prolongeaient la manche glissaient sur le dos de sa main, attiré par l’hémoglobine et retenu tant bien que mal par sa conscience, se déformant comme une amibe.

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 30/03/2006

La peau du marchand était légèrement granuleuse, malgré l'entretien soigné qui lui était porté depuis des années ; les yeux inquiets s'étaient figé dans leurs orbites. Le flot régulier de sang avait perdu en constance, disparaissant avec les derniers battements de coeur du vieil homme. Les lèvres légèrement décalées, il était mort sans avoir pu prononcer sa dernière réclamation.

Plus loin dans le bar, son assassin avait laissé échapper un hurlement sourd au bris de son bras, les machoires serrées. Un souffle rapide et perturbé témoignait de son malaise ; et pourtant, il trouva la force d'éclater de rire au dernier souffle de sa victime.

Hahahahahaha !

Le rire fût rapidement stoppé par la douleur qui s'accentuait.

Ahg... Notre mission est finie de toute façon, alors tue moi avant que je le fasse moi même

Aux dernières paroles de l’homme, le regard de la démone changea imperceptiblement, un sourire malsain flottait aux bords de ses lèvres … cet être qui se délectait moins d’une torture que d’un meurtre ne semblait plus vouloir contenir son plaisir. Plus que quiconque, celle qui partageait son corps comprit ce que sa protégée allait faire

**Pas maintenant, et les réponses à vos questions alors ?**
- Peu importe
**Alors que tu penses encore que c’est peut être important … tu ne veux pas savoir ?**
- ça ne nous concerne pas

La démon répondait d’une voix à peine audible, un souffle rauque opposé aux paroles qu’elle seule entendait à l’intérieur de sa tête … accentuant le coté malsain de l’expression de son visage.

La lame empruntée à son collègue mort transperça la main plaquée de force contre la table la seconde avant par la démone … la lame traversa de part en part le bois, la garde du poignard frappa la main de l’assassin.
Ses mains l’entourèrent lentement, caressant la peau de son visage, l’autre passant dans ses cheveux … un dernier regard vers Tarnotah en souriant étrangement, comme si elle lui signifiait qu’il ne savait pas à quel point il avait eu raison … elle lui rendit son clin d’œil, son sourire s’allongea …
D’un geste brusque, elle lui brisa la nuque, un mouvement sec sans guère plus de cérémonie.

Elle se redressa et se tourna vers Erwan, son regard se posa sur sa besace …

**Bravo ... quel talent. À toi seule, tu arrives à te faire plaisir et être déçue au cours d’une même action.**

Nombre de messages : 61 Date d'inscription : 31/10/2005

Il n'y avait plus que des begons dans la salle

Erwan décida de sortir de la besace la pierre qu'il avait ramassée. Cette dernière l'intrigait au plus haut point.

Pourquoi les hommes en noir avaient ils cherché à la récupérer.

Il la mit donc entre son index et son pouce et commenca à l'observer sur toutes ses faces.

Il était donc mort… le sang n’avait plus vraiment le même attrait bien que l’attirant quand même.
Il n’y avait plus personne pour répondre à leurs questions à moins que… était-ce possible d’avoir des visions avec un être décédé ?
Sa main vient doucement à sa bouche, glissant index et majeur entre ses lèvres, glissant lentement sur sa langue qui aspirait déjà son breuvage de prédilection.

Elle pivota doucement la tête vers Erwan, ses yeux pétillait d’un intérêt certain mais elle essayait de ce concentrer sur tout ce que le sang du veille homme pouvait lui apporter.

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 30/03/2006

Le corps de l'homme en noir toucha le sol dans un bruit sourd. Pas une convulsion, plus un geste, la vie l'avait quitté plus vite encore qu'il l'aurait voulu.
Autour de la fine pierre de glace se dessina un halo légèrement bleuté, au contact de la main d'Erwan. La température se rafraichit légèrement autour du démon, dessinant de petites fibres de gel dans l'air. La silhouette de Frost -imposante, impassible et immobile- apparût à nouveau derrière Erwan, dangereusement proche de lui.

Vos souhaits ?

La voix froide de l'individu n'avait pas soulevé d'intonation audible, monocorde et imperturbable.

Un peu plus loin, le liquide rouge carmin avait tâché les doigts d'Amélia, s'y accrochant sans peine pour se faire porter à ses lèvres.
Le sang encore chaud s'en allait irrémédiablement glisser dans la gorge du vampire, emportant avec lui une fine partie des souvenirs de son précédent hôte. Un flash puissant retentit dans l'esprit de la damnée, posant les éléments d'un décor très chic ; chambre luxueuse d'une maison aux tissus parsemés de fils fins d'argent. Un homme identique à celui sur laquelle elle venait de se nourrir se tenait assis derrière un grand bureau d'ébène, sur lequel reposaient plusieurs lames dont les damasquineries sombres contrebalancaient le côté argenté. Appuyé contre un mur au fond de la salle, un visage s'était découvert comme celui du nouvel arrivant, imposant, qui se tenait derrière Erwan. Une conversation lente suivait son cours déjà entamé depuis quelques temps.

-Dis moi, Frost...
-Oui maître ?
-Je ne comprendrais jamais ton attachement à moi.

Le vieillard jouait machinalement avec la pierre de glace qu'il tenait dans la main, accrochée à une chaîne d'argent sombre, et qu'il faisait se balancer au dessus de sa deuxième main

-Vous cherchez une raison ?
-Oui mon ami, j'aurais aimé savoir ce qui me vaut tout celà ; après tout, ce n'est pas la première fois que nous parlons de celà.
-Alors trouvez en une.
-Hmm. Toujours aussi hostile à la conversation, je vois.

Frost releva la tête, le temps d'un regard vide. Son hôte avait attrapé une des dagues qui patientaient sur son bureau, qu'il lanca rapidement et fermement en sa direction. La silhouette aux contours de glace ne bougea pas, jusqu'au dernier moment ou une main se leva plus rapide que l'éclair, pour attraper la lame en vol. Il la laissa tomber au sol sans plus d'intérêt.

-Si j'avais ta force et ta rapidité, je me serais fait un nom parmis les chasseurs de primes, mon ami ; la vie de marchant, aussi riche soit t'elle, m'ennuie, si tu savais...
-Je sais.
-Mon dieu, tu es si insensible, Frost !
-Froid.
-Froid... Impassible, oui ! Mais enfin, bouge, vis ! Tu ne vas pas passer toute ta saloperie de vie ici !

Le visage du marchand devenait crispé par la force de ses mots. En s'emportant, celui-ci avait lancé au visage de Frost la pierre qu'il tenait dans la main depuis le débût. Ni attrapée, ni retenue, celle-ci vînt tapper contre le visage de glace, avant de retomber au sol. Son interlocuteur ne l'avait pas lâchée des yeux, et deux lames de glace se consolidaient maintenant au bout de ses bras. Les yeux gris bleuté se plissèrent, puis il bondit pour atterir sur le bureau, une lame sous la gorge du vieil homme, l'autre bloquant un de ses bras.

-Frost ! Frost, non, non, noooooooooonnnnnnn !

Le regard de glace venait de se figer dans celui du marchand, porteur de mort qui surgissait d'un corps apparement inerte et manipulé. De sa main libre, le vieillard usa rapidement de télékinésie pour attirer la pierre à nouveau à lui, resserant bien la main pour ne plus la laisser s'échapper.

La chaleur du contact de la main avec la pierre sembla perturber Frost, qui se recula, et descendit du bureau, laissant disparaître lentement les armes de givre qu'il avait fait apparaître un peu plus tôt.

-Mais c'est que tu as failli me tuer, imbécile !
-Beaucoup sont morts pour moins que ca !

Boulversé, le marchand repris ses esprits. Il prit ensuite une seconde dague sur son bureau, qu'il planta violement dans l'épaule de Frost, qui ne broncha pas. Seul un léger rictus de douleur se montra sur son visage.

-Donneur de mort...

Son regard était devenu méprisant, accusateur.

Allez, vas-t'en maintenant, je ne veux plus te voir !
Bien maître.

Frost disparut dans une brume de glace légère qui venait de s'installer, la lame toujours profondément présente dans l'épaule.

La démone arracha l’arme qui retenait la main du mort, le bras tomba lourdement à coté du reste du corps, et sans un regard pour lui, elle s’en éloigna.
Elle essuya la lame sur sa manche et la garda, en souvenir, une lame de plus dans sa collection.

Frost était réapparut, logiquement, lorsque Erwan sortit la pierre de glace … et la démone reprit son inspection méfiante envers cet être. Elle s’adressa tout d’abord à Erwan, sur un ton dur et méfiant, appréhendant par-dessus tout son ignorance

- Erwan, demande lui de nous expliquer ce qu’il est, pourquoi il obéit au porteur de la pierre ?

Elle s’approcha ensuite de la vampire …

- Dame Amélia, avez-vous appris quelque chose d’utile sur lui ? …

Son regard se posa sur la créature, continuant à se questionner à voix haute

Que se passerait-il s’il n’avait plus de maître, si on posait la pierre et n’y touchait plus …

Nombre de messages : 61 Date d'inscription : 31/10/2005

Erwan eut un geste de recul en voyant l'apparition revenir. Il avait ressenti une vague de froid et avait ete surpris par sa presence.

Quand ce dernier dit "vos souhaits", Erwan resta bouche bée. Se pourrait il que le fait d'avoir la pierre dans ses mains lui donnaient un pouvoir sur cet être étrange.

Erwan revint sur Terre suite à la question de Balbéro.

Euh oui Balbéro, c'est justement ce que je comptais faire; t as du lire dans mon esprit

Puis s'adresssant à Frost
Bon j'aimerai savoir tout ce que tu peux me dire sur toi et le vieux, qui sont les gens qui vous poursuivaient toi et le vieux, pourquoi?

Amélia leva la main vers Erwan comme une mise en garde, elle revenait juste de cette experience toujours étrange de voyager dans les souvenir de quelqu'un.
Et là de surcroit quelqu'un de mort

Elle contacta Erwan par pensé et tous les gens présents pour qu'il entendent ses mises en garde.

**Ne pose surtout pas ce cristal, surtout pas, quoi qu'il arrive, pour le moment garde le bien dans ta main**

Tarnotah regarda Amélia et tout en gardant un coup d’œil sur la scène se dirigea vers l’entré du bar !

Amélia, il se passe quoi là ? tu as vu quoi ?

C’est qui ces hommes ?

Tarnotah jeta un coup d’œil à l’extérieur du bar pour vérifier qu’il n’y avait pas d’autre danger puis porta son attention sur Frost !