La faim justifie les moyens

-Plop.. plop… plop…

De grosses bulles remontaient difficilement de la boue épaisse des marécages, libérant une odeur étrange d’œuf pourrit…
H2S ou encore hydrogène sulfureux, peu importe le non d’ailleurs, son odeur était vraiment désagréable et tenace.
Oui, désagréable… et surtout pour un vampire avec l’odorat aussi développé…

Aux dernières lueurs d’un ciel rougeoyant l’aurore faisait place à la nuit, ce monde qu’elle affectionnait tant.
Elle hantait le marécage, jouant à serpenter entre les branches des arbres morts sous sa forme de prédilection, une fumer noire et épaisse doit on ne voyait apparaître que les yeux bleu lisants.
L’enflammement du méthane faisait apparaître si et là les feux follets maintenant visibles dans l’obscurité grandissante.
Oui !… enfin !… le moment de la chasse était ouvert, il fallait maintenant faire abstraction de ces odeurs nauséabondes pour remonter la piste imperceptible des passages de démons.
Au camps Néo et Karnage devaient veiller prêt du feu, et l’ombre qui dansait devant la bougie de sa tente pouvait laissait croire qu’elle s’y trouvait… et pourtant…
La chimère roulait à la surface de l’eau croupit remontant une piste parmi tant d’autres…
Ces zombis rien de bien difficile à tuer, le tout était de les trouver.

Soudain… Là devant elle un démon assis sur une souche appuyée sur sa lance, elle s’avance…
Sur les jambes du démon les sangsues faisaient leur office depuis quelques jours déjà, et même les insectes avaient prit cet être pour nouvel habitat.

Le nuage noir tourna autour de sa proie, sans aucune réaction de sa par…
Pas étonnant quelle ai eu du mal à le trouver celui-là, ça faisait tellement longtemps qu’il était là entre la vie et la mort que sa trace était effacée depuis longtemps, sauf peut-être pour cet être étrange qu’elle était…
Elle reprit son apparence humanoïde et son corps se reconstituant s’enfonçait jusqu’aux genoux dans la vase.
Elle préférait largement les baignades au clair de lune dans les douces eaux du lac que cette matière froide, poisseuse et salissante…

Les lents battements du cœur du démon résonnaient maintenant dans sa tête, percevant même le ronronnement sourd du flux sanguin des plus grosses artères.
Que c’était triste de manger ainsi des démons quasiment sans vie, pas d’odeur de chair humaine, pas de poursuite ni de cris, pas de corps qui se débat avant de s’abandonner dans la jouissance macabre de l’étreinte qui les mènera inéluctablement vers la mort.
Elle y pensait à peine que déjà le démon sous ses crocs acérés expirait son dernier souffle de vie.
Amélia plongea non sans une grimasse dans les poches crasseuses pour en récupérer or, bijoux et toutes richesses monnayables.
Elle ne savait pas encore pourquoi mais ces fortunes au creux de ses mains lui donnaient une impression de déjà vu…

Sa main glissa dans sa robe fendue jusqu’à l’intérieur de ses cuisses pour y prendre un poignard à la lame effilé. Elle avait horreur de s’en servir mais il fallait bien ramener la tête à l’usine désaffectée qu’était leur QG, et faire disparaître les preuves.
La main gauche tenait l’une des cornes du démon tendit que l’autre trancha d’un geste vif et chirurgical la tête du démon.
Le corps démuni de tout point de soutient s’affaissa sur lui même, petit à petit il s’enfonçait… mettant du temps à disparaître avalé par la vase…

Amélia essuya la lame souillée sur une plaque de mousse où brillaient les gouttelettes de rosées aux rayons du soleil qui commençait à poindre.
L’aurore déjà ! Le temps passe si vite… mais qu’importe elle avait une éternité devant elle.
Amélia rangea larme et l’échangea contre une bourse de cuir noir.
Les quelques richesses vinrent s’additionner à une belle collection de pierres précieuses et d’or.
Elle évaluait le contenu de la poche de cuir avec un air de satisfaction, assez d’or… assez de diamants… assez de rubis et d’émeraudes et aussi les saphirs… y en avait enfin tout ce qu’il fallait pour faire les blasons du BEGON.

hrp: la suite ce week-end peut-être ^^