Chronique d'introduction: La fin d'un âge...

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 14/10/2004

HRP d'abord... Bon nombre des BEGON ne connaissent pas Arzilia. Pourtant, c'est un personnage qui était fort présent parmis les FRAGh dans la V1. Avec la V2 j'ai eu un peu de mal et j'ai tenté de raccroché le perso à la nouvelle formule de la faction. M'enfin allez savoir pourquoi j'ai eu bien du mal... Néanmoins, Arzilia demeure présente. Elle fait partie des BEGON comme des FRAGh autrefois et j'ai donc décidé d'écrire cette petite chronique pour que ceux qui ne la connaissent pas apprennent à la connaître et que les autres sachent où elle en est. Voilà, bonne lecture à tous Wink

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Bien des souffrances avaient meurtri son cœur. Ce n’était pas un cœur pur, ni même doux, empli de pardon et de compassion. Non. Juste un cœur de succube. Sauvage, plein de la hargne des démons mais qui avait appris à aimer, à ressentir…
Cruelles faiblesses que l’on doit à l’âme…
Et cet amour qu’elle avait construit, ce lien unique qu’elle partageait avec lui avait sombré dans l’oubli d’une âme torturée. Il avait oublié, tout oublié… sans aucune sorte de retour possible. Et comme si sa douleur n’était pas assez grande, les éléments se déchaînèrent. Les foudres du ciel s’abattirent sur le monde !
Perdue dans le cataclysme, ses yeux se refermèrent sur la fin d’un âge…

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Arzilia ouvrit les yeux. Son cerveau reprit rapidement conscience du corps. Les muscles endoloris, les plaies encore ouvertes, la froideur d’un sol de pierre dont chaque imperfection entrait dans la chaire… tout fut répertorié et signalé à la conscience.
La succube grimaça. Elle posa ses paumes à plat sur le sol et tenta de se relever. L’effort était difficile. Elle eût l’étrange impression d’avoir dormi plusieurs jours, son corps se trouvant privé d’eau et de nourriture. En fait, c’était plus que probable. A force d’insistance, elle parvint à s’asseoir. Son regard parcouru la zone où elle se trouvait. Sombre, le paysage était désespérément sombre et froid. La chaleur de l’Enfer n’arrivait pas ici…
Elle resta un moment à contempler le décor sinistre qui l’entourait, attendant patiemment que son corps reprenne vie, puis essaya de se mettre debout. Les jambes flageolantes, la tête prise dans un tourbillon sans fin, elle y parvint tout de même.
Elle regarda encore alentour. Non, décidément elle ne reconnaissait rien. Il lui fallait se concentrer pour retrouver le FRAGh. La succube ferma les yeux, portant son attention sur ses autres sens. Son âme connaissait le chemin qui la mènerait à sa seule famille. Elle resta ainsi quelques minutes puis fit un quart de tour vers la gauche et commença d’avancer.

Le pas lent, en équilibre précaire sur ses jambes affaiblies, elle marchait telle un pantin, ne se fiant qu’à sa seule intuition. Son esprit s’envola vers le souvenir, seule chose immuable dans cet endroit tout à coup inconnu. Il ne fallu pas beaucoup d’effort pour que tout revienne. Tout avait si bien commencé…

« Seule depuis trop longtemps, la succube avait mené ses pas dans un chalet aux allures très sympathiques. Là, tout n’était que plaisirs et perversion. Un petit groupe de personnes s’y côtoyaient, partageant des moments intenses. Arzilia s’y était sentie à son aise très vite. Comme à son habitude, elle séduisit quelques mâles dans le seul but de répondre à ses désirs. Elle avait appris, étant plus jeune, qu’il était mauvais de s’attacher. Forte de cette expérience, elle fit plusieurs connaissances. Et puis il y eu Guhl’tha. Etrangement, ces deux êtres qui se battaient pour garder un cœur solitaire s’étaient vus attirés l’un par l’autre, le désir passant bien au-delà d’une simple question physique. Le passé avait alors refait surface avec une force et une violence telles que, terrifiée, la succube avait fuit sans une explication. Après un long mois d’absence et de lutte contre elle-même, elle avait refait surface…
Il l’avait attendue, taquinant l’une ou l’autre femelle mais son regard se détournant chaque fois, comme perdu dans un songe qu’il chérissait. Le bonheur des retrouvailles n’avait eu de cesse. Ils ne pouvaient se passer l’un de l’autre…
Et puis ce fut la présentation aux membres du FRAGh. Sa nouvelle famille… oui, sans aucun doute ! Un groupe soudé, profitant de chaque instant avec délice. Arzilia y avait lié sa seule et unique amitié ; Necronomicon.
Enfin, les choses s’étaient soudain succédées à une vitesse effrayante. Guhl’tha devint Seigneur de la Folie, ses fiançailles avec lui, Blodseng se retrouva instructeur d’Arzilia, qui avait enfin décidé de rejoindre le FRAGh. Et puis… Amélia… l’amour qui se perd dans l’oubli… la cérémonie pour rendre la mémoire à Guhl’tha… une suite d’évènements qui avaient figure d’échecs dans l’esprit d’Arzilia… »

Le regard perdu sur la route rocailleuse, la succube se prit soudain la tête dans les mains. Elle la secoua violement en signe de négation. Comme si tout cela n’était qu’un cauchemar. Mais elle savait… il lui suffisait de poser les yeux sur cette terre désolée pour savoir…
Elle accéléra soudain son pas. Une faible lueur d’espoir demeurait. Peut-être que là-bas… dans ces bâtiments dont elle connaissait à présent chaque recoin… oui, là-bas elle retrouverait tous ces visages, tous ces êtres qui faisaient partie de sa vie comme autant de bout d’elle-même ! Son regard brilla soudain, l’espoir rallumant les flammes éteintes de ses pupilles. Elle puisa la force qui lui restait pour pousser encore sa marche.
Elle avança sans s’arrêter, pas une pause pour reprendre son souffle, elle devait faire vite, retrouver le passé, retrouver sa seule réalité…

Cette fois, ses pensées se perdirent dans le bonheur des retrouvailles à venir. Elle imaginait aisément l’accueil que chacun lui ferait. Un léger sourire vint illuminer son visage. Ce faisant, elle eut soudain le regard attiré par une pierre ornant le sol. Etrangement, elle ne ressemblait pas du tout au reste de la caillasse alentour. Elle se pencha pour la ramasser et l’observa quelques instants, soupesant le caillou. Ses yeux se levèrent alors pour déterminer d’où provenait celui-ci et…
Le sourire de la succube s’évanouit immédiatement. Ses mains se mirent à trembler et elle fut prise de soudaines nausées. La pierre étrange tomba lourdement au sol. Arzilia se trouvait dans une clairière avec un léger renfoncement. Disséminée un peu partout, des pierres identiques à celle qu’elle venait de trouver jonchaient le sol et, au milieu d’elles, se dressaient les restes de ce qui avait dû être des bâtiments. Sur un mur détruit au trois quart, on pouvait deviné, gravée dans la pierre, les lettres F et R puis le début d’une autre qui faisait penser à un A…
Son intuition était bonne, elle l’avait guidée à bon port…
Seule devant les bâtiments en ruine du FRAGh, Arzilia tomba à genoux. De grosses larmes roulèrent soudain sur ses joues. Elle avait le cœur déchiré, il ne devait plus rien en rester, très certainement ! La succube poussa un hurlement strident, empli de sa rage et de sa douleur. Elle se releva ensuite, peinant de plus en plus à chaque pas. Elle passa la porte d’entrée qui n’existait plus vraiment et s’aventura dans les ruines à ciel ouvert. Rien, il n’y avait plus rien de vivant ici… Elle entra dans la salle qui avait été un bar, releva une chaise poussiéreuse mais encore en état et s’assit dessus. Les larmes coulaient en un flot continu mais à présent elle pleurait en silence. Secouée de sanglots, la succube se laissa porter par son chagrin un long moment avant de sombrer dans un sommeil sans rêves…

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Le jour s’éteint, la nuit passa, le soleil revint… Arzilia s’éveilla doucement. Elle avait cru entendre du bruit… Les yeux encore flous, elle chercha d’où cela pouvait venir mais ne vit rien. Rien… à part une tache blanche nom loin d’elle ! Elle se leva difficilement et avança jusque là. Il s’agissait d’un parchemin. Il était joliment enroulé et ne semblait attendre qu’elle. Qui l’avait donc mis là… ? Et depuis quand ? D’une main tremblante, elle attrapa le papier et le déroula lentement. L’écriture était rapide et élancée. Il ne fallu pas longtemps à la succube pour se souvenir à qui elle appartenait ! Nec ! C’était l’écriture de Nec, sans aucun doute !
Elle parcouru rapidement la lettre. Nec y parlait de la fin du FRAGh et de la création d’une nouvelle faction appelée BEGON. Les anciens FRAGh étaient invités à s’y retrouver. Son amie était donc toujours en vie et avait pris les choses en mains !!!
Cette nouvelle la réconforta. Bien sûr, les évènements récents l’avaient grandement affaiblie moralement mais si elle pouvait retrouver ne fut-ce que Nec…

Sans plus tarder, elle décida de se remettre en route. Elle ne savait pas vraiment par où aller mais songea qu’avec son intuition et peut-être l’aide de démons qu’elle croiserait, il ne serait pas difficile de trouver le BEGON.
Et, une fois de plus, elle parvint à ses fins !
Elle fit une entrée peu remarquée dans les bâtiments de la nouvelle faction. Il y avait une foule de démon qu’elle ne connaissait pas… en entrant dans le bar, elle croisa tout de même Sorlag et l’Ainu qui la saluèrent et burent avec elle. Mais, tout n’allait pas aussi bien que prévu. Il semblait que Nec avait trahi ses amis et qu’à présent le BEGON était entre les mains d’Amélia. Blodseng, quand à lui, était pour le moment absent, dans un lieu inconnu de tous…
Ce nouvel espoir déçu renfrogna la succube qui ne dit plus un mot à personne et fini par sortir des bâtiments, une fois encore seule.
Il lui restait une carte à jouer. Elle pouvait attendre le retour de son instructeur et ami. Bien sûr, il aimait cette Amélia et cette perspective n’enchantait guère Arzilia mais Blod était tout ce qu’il lui restait à présent, Nec se trouvant loin, à un endroit que la succube ne connaissait pas et n’avait plus la force de chercher. Elle erra donc quelques temps sur les terres environnants le QG du BEGON. Et la nouvelle qu’elle attendait arriva ; Blod était de retour…

D’une main fébrile, elle rédigea une missive à son intention et chargea une petite chauve-souris, qu’elle avait apprivoisée, de lui transmettre le message. La succube lui donnait rendez-vous aux bâtiments du FRAGh. Elle lui enjoignait de venir seul, la possibilité d’un conflit avec Amélia ne l’enchantant guère.
La réponse ne tarda pas. Il viendrait, seul. En lisant cela, la succube sourit pour la seconde fois depuis son réveil. D’un pas plus léger que tout ces derniers jours, elle reprit la route vers les ruines de son passé…

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Arzilia marchait tranquillement, évitant les combats avec une facilité étonnante. Elle n’avait plus mangé depuis qu’elle avait ouvert les yeux sur ce « nouveau » monde. Son apparence s’en ressentait. Elle avait le visage émacié et les muscles secs et douloureux. Elle avait davantage l’aspect d’un cadavre. On eut dit que le dernier fil la rattachant à la vie se romprait sous peu. Pourtant, elle ne mourut pas. Son corps continuait de puiser dans ses maigres ressources pour survivre.
La succube avançait donc, inlassablement. Mais, par malheur, elle croisa le chemin de deux anges…

Arzilia posa sur eux un regard plein de défi. Elle ne faisait certainement pas le poids contre eux ! Pourtant, nulle peur ne se lisait sur son visage. Les deux anges ricanèrent face à cette proie si faible.

- Alors succube ! Tu t’es perdue loin des tiens !?!

Elle ne broncha pas, se contentant de serrer les poings, prête à la riposte.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Tu crois pouvoir nous vaincre dans l’état où tu es ? Tu n’as que la peau sur les os ! Tu dois être une renégate pour te trouver seule dans cette situation…

Encore une fois Arzilia ne dit rien. Sa détermination se lisait dans ses yeux. Détermination si forte que les deux anges en restèrent soudain perplexe.

*Cette succube doit être folle…*, pensa l’un d’eux.

Ils restèrent là à la contempler pendant quelques longues secondes. Puis le plus fort d’entre eux pris la parole.

- Tant pis pour toi, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un démon en vie. Autant mettre fin à tes jours…

La succube s’élança en même temps que son ennemi, hurlant ces mots comme un leitmotiv :

- Rien ne m’empêchera de passer ! Blod ! J’arrive…

Surpris, l’ange ne pu esquiver le premier coup de poing qui le déstabilisa et l’envoya au sol. Fou de rage, il se releva prestement et s’élança à nouveau contre elle. Mais Arzilia se battait avec la toute sa rage et réussi à maintenir l’avantage sur l’ange. L’autre arriva alors dans le combat. Tous deux sortirent des épées. La succube n’avait que ses poings et ses forces, déjà si faibles, se réduisaient encore davantage.

*Je ne dois pas être vaincue, je dois vaincre… Blod, attend moi, je t’en prie… je viendrai, c’est une promesse…*

Elle s’acharna encore, puisant dans ses dernières ressources. Mais les deux anges avaient pris le dessus. Chaque coup portait à présent. La succube ne parvenait à esquiver qu’en partie, réduisant ainsi les blessures mais elle les accumulait. Son corps entier fut bientôt rempli de coupures qui saignaient de plus en plus. Ses adversaires s’arrêtèrent alors pour la regarder.

- Tu te défends pas mal pour quelqu’un au bord de la mort. J’aurais cru que tu mourrais plus rapidement. Mais à présent c’est la fin. C’est un miracle que tu tiennes encore debout dans cet état… Je vais te tuer rapidement, tu mérites au moins cela…

Il avança d’un pas assuré et leva son épée, prêt à trancher la tête de la succube. Arzilia le regarda s’approcher. Elle tenait encore debout, oui, mais elle était incapable de faire un geste. Son souffle était rauque et douloureux. Une larme coula sur la joue de la succube. Elle ferma les yeux en pensant à ce passé qui lui échappait constamment.

*Je vais te rejoindre mon amour…*

Soudain, le bruit d’un impact lui fit rouvrir les yeux. Une dague venait de se ficher dans la chaire tendre de son bourreau. L’ange poussa un hurlement et couru derrière Arzilia, tandis que son compagnon le suivait. Elle ne se retourna pas. Le bruit d’un combat s’éleva et la succube comprit rapidement. Sans chercher à savoir qui venait de lui sauver la vie, elle fit un dernier effort pour fuir…

Heureusement, elle n’était plus très loin des ruines du FRAGh. A moitié morte, la vision floue, tombant régulièrement au sol, la succube parvint jusqu’à une grosse pierre et s’y assit. Elle attendrait là que Blodseng arrive…
Complètement épuisée, elle s’évanouit sur la pierre…
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Arzilia plongea dans les tréfonds du rêve.
« Dans une atmosphère sombre, emplie de mort et de souffrance, la succube courait. Elle fuyait une chose invisible. Loin devant elle, une silhouette avançait d’un pas calme et décidé. Dans la panique qu’elle ressentait, elle s’efforça de reconnaître la silhouette. Il ne fallu pas bien longtemps ! C’était un démon… un démon qu’elle connaissait mieux que personne. Il lui tournait le dos, s’éloignant d’elle petit à petit. Arzilia hurla :
- Guhl’thaaaaaaaaaaaaa !
Sa voix résonna et se répercuta jusqu’à lui. Lentement, il se tourna vers elle et sourit.
- Guhl’tha… attends moi…
- Non mon amour… je ne veux pas attendre, tu ne dois pas encore me rejoindre…
- Ne me laisse pas, je ne suis plus rien, je n’ai plus personne…
- Tu m’as moi… je serai toujours là…
Des larmes coulèrent sur les joues de la succube.
- Reviens, s’il-te-plait…
Mais l’image de son aimé devenait floue. Elle se mua lentement, laissant apparaître un autre visage, une autre voix…
- Arzilia, je ne pourrai pas venir…
A travers les larmes, elle cru reconnaître ;
- Blod… ? »

La succube s’éveilla en sursaut. Elle regarda, affolée, tout autour d’elle. Son estomac se noua à l’en faire vomir. Ce n’était pas qu’un rêve, Blodseng ne viendrait pas…
Les entailles faites dans sa chaire par les deux anges saignaient encore. Son corps était trop faible, bien trop faible pour se régénérer normalement.
C’est alors que son esprit se perdit dans des profondeurs indicibles. L’étincelle de vie qui faisait si joliment briller ses yeux rouges s’éteignit de manière définitive, semblait-il.

Arzilia leva la tête. Guhl’tha la regardait avec tendresse.

- Oui mon doux, tu avais raison, j'aurais dû t’écouter...

Elle se leva avec difficulté, de la pierre où elle était assise, grimaçant sous la douleur.

- Je m'en sortirai, ne t'inquiète pas, je m'en sors toujours n'est-ce pas?

Elle fit quelques pas en claudiquant jusqu'aux bâtiments en ruines de l'ancien QG des FRAGh.

- Je vais aller jusqu'au bar, Tita a sûrement le remontant idéal pour moi! Tu viens? Non?

Elle regarda derrière elle avec un léger sourire.

- D'accord, je te rejoins après alors. Je t'aime mon doux...

Puis elle entra par la porte délabrée et disparu dans les ruines...

» Visite de "courtoisie" (suite de l'autre chronique