Visite d'une Souveraine...

Sékoissa leva le regard vers Nihila

B’jour madame… z’êtes celle qu’j’ai croisé l’aut’ jour ? Z’êtes belle…

Sékoissa dévisagea la souveraine ouvertement avec des yeux grands ouverts.

Heu…
Delacroix, l’est pas vu aujourd’hui… v’lez qu’j’aille le chercher ? c’est’un pôte à moi… !

Pharsatrap dormait tranquillement dans son hamac, accroché au portemanteau. Vu la personnalité qui se trouvait au Brodifacum mieux valait ne pas le réveiller !

Nihilia baissa les yeux vers Sékoissa et lui sourit gentimment.

- Oui en effet, il me semble que nous nous sommes déjà croisé petit être....
Quant à la beauté, elle n'est jamais qu'une illusion éphémère et, qui plus est, des plus relatives...

Nihilia s'agenouilla en face du diablotin pour se mettre à sa hauteur.

- Toi, par exemple, tu es un très beau diablotin, mais je doute que le commun des mortels partage cet avis.

Nihilia parlait d'une voix très douce, non pour ne pas effrayer le diablotin, mais connaissant ces bêtettes pour en avoir 4 à son service, elle savait qu'une réaction un peu trop brusque avait parfois des conséquences... surprenantes.

- Ainsi tu connais Delacroix? Et bien... Oui, j'aimerais bien que tu ailles me le chercher.

Alors que Nihilia disait cela la porte du bar du BEGON d'ouvrit sur l'ange déchu dont le duo était justement entrain de parler.
La souveraine se redressa et sourit à Delacroix.

- C'est un plaisir de vous revoir petit frère...
Si vous avez de l'hydromel j'en prendrais bien une goutte... Sinon, ne vous tracassez pas.

Carmela sortait tout juste de la salle des tortures d'où elle venait de s'amuser avec quelques humains et elle avait envie d'Orgasmes.

Elle se rendait donc au bar et à peine entrer qu'elle hurla en direction du barman :

Hey, Sers moi un Orgassss...me...

Carmela apercu la souveraine Nihilia en conversation avec Delacroix :

Mes hommages, souveraine... Excusez moi du dérangement, je repasserais.

Elle adressa un hochement de tête au barman pour lui faire comprendre qu'elle reviendrait dans quelques heures prendre sa tournée d'Orgasmes.

Carmela s'en retourna alors torturer ses petits humains, cela lui ferait passer le temps.

Nihilia attrapa d'un geste fluide le verre que Delacroix venait de faire glisser dans sa direction.

- Merci petit frère...

La Souveraine sourit à l'ange, et porta le verre à ses lèvres. Elle ferma les yeux quelques secondes alors qu'elle goûtait le nectar sucré.

- Divine tentation....

Nihilia reposa ensuite son verre et se tourna vers Néo, souriant légèrement elle lui adressa la parole d'une voix douce, mais dans laquelle on pouvait surprendre quelques intonations amusées.

- Delacroix, exactement. Bonjour Néo, ainsi c'est ici que vous oeuvrez quand vous ne vous complaisez pas dans les plaisirs faciles du manoir de votre ex épouse?
Surprenant.... L'ambiance n'y est pas la même n'est-ce pas?

Pendant ce temps là, quelques mots résonnèrent dans la tête de Delacroix.

*Pendant que j'y pense, petit frère, j'aurais besoin de rencontrer Blodseng, j'ai des explications à lui demander sur un geste malheureux de sa part... Si vous saviez où je pourrais le trouver....*

L'ange ne chercha pas à saisir le sens de "Divine tentation", n'étant pas particulièrement amateur de boisson alcoolisées. Il se tourna un moment pour faire bouillir de l'eau. Il s'était permit de conserver un petit sac de toile contenant quelques feuilles de thé, à l'abrit dans un recoin du bar. Il s'en saisit de deux et les déposa dans une grande tasse avant de verser l'eau bouillante.
Tout en préparant la boisson, il écoutait la discution entre Néo et Nihilia. Le manoir des délices... quelques souvenirs, et non des plus agréables.

La voix douce de la souveraine résonnait dans sa tête, sans que cela ne lui arrache une quelconque expression de surprise. Les démons, et particulièrement ceux du Begon, semblaient attachés a ce genre de conversations privées. Il avait lui même apprit ce genre de tour pour pouvoir communiquer plus aiséement sur le champ de bataille.

*Un geste malheureux de Blodseng ? Vous m'en direz tant...*

Interrogeant la souveraine du regard, le bout de son index se mit a danser sur le bois épais du comptoir. Le contact, pourtant doux de sa peau sur le bar, laissait une trace noire semblable à de la cendre.

Quand il eu finit il porta sa main à sa tasse, et prit une lente gorgée de thé. Le dessin sur le bois, à peine visible, semblait représenter un oeil inscrit dans un triangle isocèle

** Maitre vampire, votre présence est solicitée au bar **

Surveillant d'un oeil la tasse vide qui venait d'apparaître près de celle de Delacroix, Nihilia écouta attentivement la tirade de Néo.
Souriante, et d'une voix douce, elle entreprit de lui donner son point de vue...

- Bien entendu Néo, bien entendu… Mais vos talents de… tombeur, Nihilia lança un regard amusé à Delacroix, ne sont plus à prouver à personne il me semble.
Loin de moi, d’ailleurs, l’idée de critiquer l’existence du manoir, il faut des baisodrômes, ils sont nécessaires à l’équilibre du peuple. Ainsi, en y partageant des moments intimes, que c’est joliment dit, avec de jeunes et belles créatures vous oeuvrez pour le bien de la nation, n’est-ce pas magnifique ?
Cependant, j’ai dit qu’il ne s’agissait que de plaisirs faciles, et je le maintiens… Les démons abstinents sont d’une rareté notable, ainsi trouver un partenaire consentant n’a rien d’une épreuve insurmontable… Quant à satisfaire votre partenaire… Vous devez savoir qu’avec les succubes qui rodent en enfers de nos jours, il est très dangereux, pour un démon tenant à ce qui fait de lui autre chose qu’un eunuque, de ne pas faire tout ce qui est en son pouvoir pour combler sa partenaire.
Mais, que ce soit clair entre nous mon cher Néo, je considère tout cela comme de tendres amusements qui ont à peine leur place en enfer. Qu’une succube, ou un incube, soyons ouverts, profite de ses charmes pour nous acquérir une âme ou deux, alors je pense que je le louerai, qu’il en use et abuse pour s’abrutir dans des draps de soies, ivre de chair et de sang, je dois dire que, dans ce cas, il ne m’inspirera jamais que du mépris.
L’acte en lui-même n’a qu’un intérêt limité, si c’est l’ivresse qui est recherchée, pourquoi absolument tenter de la trouver selon des méthodes humaines ?
Nous sommes des démons, des damnés, des déchus… Nous avons une pléiade d’autres moyens, utiles à notre œuvre, à notre disposition pour atteindre cette ivresse des sens qui semble tellement plaire.
Mais soit… Après tout, il n’y a pas de mal à se faire du bien… Même si le ridicule de certains comportements me chagrine au plus haut point…. Passons.

Nihilia porta à ses lèvres son verre d’hydromel et en bu une petite gorgée, profitant de ce bref instant de silence pour adresser un message à Delacroix.

*Oui… Un geste malheureux, pour autant que je connaisse Blodsend, je ne pense pas qu’il se serait amusé à blesser à mort un de mes protéges en connaissance de cause…*

La souveraine posa son verre et lança, sur un ton amusé, à Néo.

- Et en effet, vous n’auriez pas la moindre chance avec moi, tombeur.

Levant un sourcil perplexe, Nihilia eut un petit sourire amusé.

- Finalement vous ne vous en sortez pas trop mal… Un orgueil démesuré comme le votre justifie à lui seul de votre nature démoniaque.

Nihilia haussa les épaules, comme lassée par la discussion.
- Pour votre gouverne, sachez que la souffrance fait flancher les âmes qui ont préalablement été séduites par un habille démon.
Mais la perdition n’est en rien votre domaine, tombeur vous l’êtes, mais pas tentateur. Chacun sa spécialité, contentez vous de fracasser des têtes humaines avec votre armes, c’est moins joli à dire ceci dit…

Nihilia, pensive, se détourna de Néo pour glisser un regard discret à la tasse vide, puis, retournant la tête vers Néo, et sur un ton beaucoup moins léger que sa tirade précédente, elle lui souffla.

- Mais l’orgueil n’excuse en rien l’impolitesse, aussi je vous prierai de faire attention à la manière dont vous m’adressez la parole. Nous pouvons discuter, et avoir des avis différents, nous pouvons même user d’humour ou d’ironie. Mais je ne tolèrerai pas plus longtemps vos insultes à peine dissimulées.

Delacroix souleva un sourcil quand à la tournure que prenait la conversation.

Quand un démon se sentait frustré de combattre à ses cotés, il devait endurer une litanie d'insultes et de préjugés infantilles avant que la patience ne vienne à lui manquer et qu'il ne finisse par executer l'importun.
Et ici tout était déguisé, dissimulé, comme dans un tango ou les deux partenaires garderaient un sourire figé tout en essayant d'écraser les pieds de l'autre.

Il servit du thé dans la seconde tasse, attendant cependant pour savoir s'il devait ajouter du sucre.

-Ne soyez pas amer Néo, un echec n'a nullement raison du combattif, car il voit en cela une remise en cause dans le but de s'améliorer... Quoi que je ne partage pas vos envies de luxure.

Il finit par servir l'hydromel pour Néo dans un joli verre à pied, s'appliquant à ne pas tiquer pour le "mon ange", aprés tout, il l'avait cherché.

- Quant à la souffrance, c'est un combustible de la peur, voire même de la folie. Comme vous l'avez souligné, quite à ne pas subir le passage du temps, autant ne pas s'affoler dans la besogne et prendre le temps de laisser des souvenirs impérissables...

Une silhouette sombre et rapide apparût au fond du bar, comme sortie de nulle-part. Le long manteau noir de Blodseng éffleurait le sol, accompagnant ses longs cheveux balancés en arrière par son avancée dans le bar. La peau pâle de son visage glissait sous la lumière de la pièce, sans aucune expression manifeste.

Une chaîne argentée tombait de sa main droite, retenant fermement un pendule rouge sombre, une couleur profonde et étrange sans reflet.

Il salua Néo du regard, et se dirigea vers Delacroix, accueillant Nihilia au fur et à mesure de son avancée.

Nihilia, souveraine de la perdition ...
Que nous vaut la visite d'un seigneur au BEGON ? Je ne vous propose rien, je vois qu'on s'occupe déjà de vous.

Je vous demanderais de m'exuser.

Il se tourna vers Delacroix, un visage respectueux le remerciant.

Est-ce la raison de ton appel, Delacroix ?