La bande à Tarno se trouvait dans la salle de jeu. Les quatres diablotins, habillés d’une blouse blanche, de gants en latex et de masque se tenait devant une longue table (a laquelle ils avaient coupés la pieds pour qu’elle soit à leur hauteur). Sur cette table s’étalait tout le matériel nécessaire pour jouer au petit chimiste démoniaque : Fiole, Ballon à fond plat, burette, erlenmeyer, bécher, bec benzène ainsi que tout plein de produit chimique en tout genre.
Pourquoi qu’on est là d’jàParc’que t’pus des pieds et qu’faut tr’ver une s’lutionSékoissa leva un bras et sentit son aisselle
Même pas vrai, j’pu pas d’pieds…Paf…
Pharsatrap lui colla (une fois est coutume) une grosse taloche sur le coin du crane. Pendant ce temps, Graucreux était en train de boire à la bouteille de l’acide cyanhydrique.
Mais t’es trop con, t’sais c’qu’tu bois là ?Bah ouais, c’est’un liquide bleu et… (se léchant les lèvres) ça à l’gout d’amende !Mais t’es vr’ment un nyouk toi… n’en a besoin t’a’l’heure…N’empêche qu’c’est bon !!!Sékoissa s’approcha attrapant un petit flacon il demanda en tournant la tête vers ses frères et sœur :
C’quoi ça ? Ç’veut dire quoi : ni-tro-gly-cé-ri-ne ?Les trois autres diablotins, les yeux exorbités, genre : « Putain, ça y’est on est mort » dévisagèrent l’imbécile du groupe.
Sékoissa t’vas poser c’flacon tout dou-ce-ment sur la table… tout doucement j’dis !Mais c’quoi ? C’t’un poisson morticide ?Ouais, c’est’ça… un poisson qu’fait bloupbloup dan’l’eau et qu’fais très mal à la tête !Narf…Sékoissa posa la petite fiole sur le bord de la table, mais un peu trop du bord - le con. Après un balancement incertain l’air de dire « je tombe, je tombe pas… je tombe, je tombe pas… » la bouteille décida finalement que la loi de l’attraction de newton et la loi de Murphy sur l’emmerdement maximum devaient encore une fois prévaloir, et donc chu lamentablement en direction du sol.
Alors que Pharsatrap et Graucreux regardaient la bouteille tomber en chute libre avec des yeux exorbité (style : « j’ai beau être matinal, j’ai mal »©), que Sékoissa essayait de se curer le nez avec sa langue, Laichebotte bondit et attrapa en plein vol la fiole (dans un ouf de soulagement général).
Laichebotte dévisagea Graucreux puis Pharsatrap alternativement. Puis après quelques secondes s’adressa à graucreux.
Bon, j’te confi c’truc là… t’vas aller l’enfouir très loin qu’n’est pas d’probleme… sinon Tarno va gueulerHey p’quoi lui… moi j’veux bien y’aller…Non, c’Graucreux qu’vas !Pff… même pas droleGraucreux s’empara du flacon qu’il tint très précautionneusement dans sa main et sortit de la salle en s’emparant d’une pelle (comme le premier nain qui va a la mine). La diablotine émit un gros ouf de soulagement, visiblement contente que le flacon et surtout son contenu se soit éloigné d’elle.
Sous le regard furieux des deux autres, sékoissa partit s’assoir dans un coin. Laichebotte et Pharsatrap mirent leur lunette de protection sur leur nez et la diablotine sortit son manuel de chimie.
Bon… va pouvoir commencer not’ prépar’tionCool… par quoi qu’on commence ? ‘Lors… d’après l’recet’, enfin l’notice, faut faire ch’ffer 2 r’delles d’citron dans d’l’acool.Heu… j’trouvé qu’des restes de fond bière du bar… t’crois qu’ça f’ra l’affaire ?j’pense ! C’est d’l’alcool non ? t’as l’citron ?J’ai qu’ça ?Pharsatrap sortit un vieux citron moisi, plus vert que jaune.
Arf… Il sent l’citron, donc f’ra l’affaire. Vas-y met le !Cool…Il faut aussi, quelqu’gouttes d’colorant bleu, l’un peu d’souffre…Après quelques minutes, le ballon à fond plat sous lequel était posé le bruleur bouillonnait légèrement. Il contenait maintenant tout un tas de « choses » différentes. A chaque fois les diablotins avait pris ce qu’il pensait s’approcher le plus près de ce qui était écris sur le protocole, adaptant à leur convenance les quantités. Ainsi, les deux rondelles de citrons s’étaient transformés en un citron entier complètement moisi, les quelques gouttes de colorant bleu s’étaient transformé en alcool cyanhydrique (le reste que Graucreux n’avait pas fini), la fleure de vanille s’était transformé en un cactus (avec son pot) qui trainait à coté des engin de torture (c’est très pratique pour faire avouer quelques choses à un humain)… Pharsatrap avait même réussi à convaincre qu’un rat mort (et surement pestiféré) sur lequel avait été gravé au scalpel « oactif » pouvait remplacé l’élément radioactif :
Mais si regarde… il dit oactif… donc ce rat dit oactif… radioactif quoi !!!Au final, tout ces éléments aussi diverses et variés soient-ils bouillonnait tranquillement dans le ballon.
Celui-ci était muni d’un tube coudé, permettant d’évacuer la vapeur qui était ensuite condensée distillée, filtrée, maturée… Enfin bref tout un cheminement complexe devant aboutir au final (en théorie) à un produit permettant à Sékoissa de ne plus puer des pieds.
Pharsatrap s’apprêtai à ajouter (discrètement pendant que laichebotte tournait le dos) le fond d’une bouteille qui trainait par là (il ne faut pas gâcher quand même, surtout quand ça permet une bonne blague) quand une vive lueur illumina la pièce (lueur provenant de l’extérieur). Pharsatrap lâcha la bouteille et leva les mains en hurlant :
C’pas moi… j’ai rien faitCette illumination fut immédiatement suivie d’un tremblement de terre.
Narf… ?Gné ? qu’est-ce que…Hoho…BBRRAAAAAOOUUUMMMMM…Un énorme bruit d’explosion fit vibrer puis exploser les vitres du bâtiment, les murs tremblèrent… Les humains dans leur cage située dans la petite pièce à coté se mirent à hurler…
Le silence se fit petit a petit, avant d’entendre un :
ooooooooooouuuuuuuuuuuhahahhhahhaahaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA - BAAAM…
Puis plus rien !
C’est l’fin d’monde ?J’pense pas… sinon n’a survécuj’suis p’t’êt’ mort ?Qu’est-c’était ?La mini laboratoire avait tenu le coup, même si quelques tubes à essai s’étaient renversés ; La plus grande partie de l’installation (très) expérimentale fonctionnait encore.
La porte de la salle de jeu s’ouvrit à la volé, laissant apparaître un Graucreux noir de la tête aux pieds et dégageant un gros panache de fumée. Sa blouse, initialement toute blanche (excepté les quelques traces de ketchup de son repas de midi) était maintenant complètement noire et à moitié brulée. Ses lunettes de protection étaient complètement de travers et son masque et ses gants avaient disparu.
Aïe… J’ai mal…Le diablotin fit quelques pas, marchant comme s’il avait d’énormes hémorroïdes (il semblait avoir très mal au cul). Ses frères et sœurs le dévisagèrent d’un air inquiet
Qu’est qu’c’est passé ?C’est suprême qui t’as immolé avec s’grace divine ? (gros sourire)Non… Qu’es-qu’t’as fait encore ?Bah… rien… enfin presque
J’venais de creusé l’trou pour fout’ c’te fiole… puis j’ai eu soif (ç’creuse de creuser). Donc j’ai ouvert l’seule bouteille qu’j’avais sous l’sabot, et j’ai bu… la b’teille d’nitro. Après z’instant de reflexionnitude, j’m’suis aperçu d’ce que j’venai d’faire… et j’ai un d’flatulences… J’ai fait un ch’ti prout puis s’ensuite y’a eu un gros Braoum… Et d’puis j’ai’le cul en feu !!!Pharsatrap se roulait parterre tellement il était mort de rire. Rien n’arrêtai ce fou rire, pas même les regards méchant de sa sœur, ni les coups de sabots qu’elle pouvait lui mettre pour le calmer.