Un grand retour

Tonton Borgh entra dans le bar. Cela faisait pas mal de temps qu’il n’était pas venu, mais visiblement rien n’avait changé.

Il se dirigea vers le comptoir, se servit un verre et alla s’asseoir. Au bout d’une minute il se releva et fit les cent pas dans la salle avant de s’assoire à une autre place… Puis il se releva de nouveau et se dirigea vers la porte pour regarder à l’extérieur…

Comme à son habitude, Redhead était acoudé au bar, à engloutir choppe sur choppe. Lorsque l'étranger entra et s'approcha du bar, le démon lui dit :

Salut étranger, quel bon vent t'ammène dans cette magnifique batîsse? Tu prend un verre? Tu fais quoi de beau dans la vie? T'aimes bien les fleurs? Moi nan tu vois quand j'étais petit un jour je me baladais et pis j'ai vu une fleur alors j'me suis approché......

Comme à son habitude lorsqu'il était sous l'emprise de l'alcool, Redhead s'était lancé dans un discours enflammé retracant un épisode souvent tragique de son enfance. Lorsqu'il se rendit compte que l'étranger s'était éloigné, il se repris et s'approcha de lui:

Excuse moi, ca me fait toujours ca quand je bois trop d'eau....Alors étranger, parles moi de toi, t'a l'air d'avoir pas mal bourlingué alors j'aimerais en savoir plus!

Tonton Borgh se tourna vers Redhead. Et l’écouta rapidement déblatérer son histoire tout en jetant des coups d’œil régulier à la porte.

De moi ? Quel intérêt ? Mon histoire se crée, et donc change de direction chaque jour fonction de là où mes pas me mènent. Cela n’a donc aucune importance ? (jette un coup d’œil à la porte) Enfin, bon… je suis Tonton Borgh. Je côtoie les Bégon depuis quelques temps, mais il ne me semble pas te connaître ? (jette un coup d’œil à la porte) Tu es une nouvelle recrue à ce que je vois ! (jette un coup d’œil à la porte)

Pour lui même
J’espère qu’ils ne vont pas tarder…

Regardant le démon
Tu viens d’où ?

J'ai rencontré il y a quelques temps deux diablotins du nom de Naja et Cyphus. Nous avons fait la route ensemble et ce sont eux qui m'ont conseillé de postuler pour rentrer chez les BEGON. Je suis membre depuis peu et je suis actuellement en charge de défendre la cité de horodes avec d'autres Begon pour éviter qu'elle ne retombe aux mains potelées des zom'. Mais toi, que viens tu faire par ici? Viendrais-tu nous aider dans notre tâche de déshumanisation du monde?

**Sur le chemin menant au Begon**

Le démon du Cerbère ouvrait la marche, marchant sans ralentir en direction des locaux de cette faction, qui jusqu’à quelques lunes encore était inconnue à la succube.
Ahrseck marchait derrière sans mot dire, telle une prisonnière, suivit d'une panthère noire, qui surveillait leur arrières.

La panthère accéléra le pas pour rejoindre la démone, arrivée à sa hauteur elle lui parla sans un regard pour elle, préférant fixer l’horizon, laissant ses autres sens l'évaluer.

- Tu n’as pas posée beaucoup d’question Ahrseck depuis qu’nous avons quitté la capitale. Sais-tu où nous t’emmenons ?

Vampyr était pressé … pressé d’arriver au Begon, pressé de se défaire de sa prisonnière … pressé de retourner dans les Enfers. Il trouvait toujours que c’était une perte de temps bien que l’état de la succube lui faisait plus pitié qu’autre chose.
Il répondit à la panthère sans même se retourner …

Elle cause pas. Tout ce qu’elle sait faire c’est pleurer après son demi plumeux, alors qu’il a foutu le camp en la plantant là !

Tu vois Ahrseck, à quel point il tenait à toi ton tas d’plumes ? ‘préfère sauver ses fesses que d’s’occuper d’toi ! Jolie la mentalité, hein !

La panthère regarda un instant la démone au visage fatigué, partagé entre l’envie de la gifler pour la faire réagir et la soutenir jusqu’au bout. Aux paroles de Vampyr, la panthère noire répondit à son tour.

- J’les croyais plus téméraire ses soit disant amis … peut être pensent-ils pouvoir la retrouver ici.

La truffe au vent, la panthère sentit une présence. Le clapotis de l’eau qui s’écoulait dans le lit de la rivière, le vent qui s’engouffrait dans les vieux murs du moulin … et une ombre rapide passa devant son regard, pour aussitôt disparaître. Mais la sensation persistait, et la panthère gronda lentement vers le moulin.

- On est surveillé, hostile ou allié, j’en sais rien, mais y’a quelqu’chose ici.

Tarnotah se reposait sur sa paillasse quand il sentit la présence d'une personne qu'il connaissait bien. Il se leva et se dirigea lentement vers le bar.

Ca faisait maintenant plusieurs mois qu'il n'avait aps revu son oncle, et la dernière fois, ça c'était mal passé !

Téméraires ? Laisse-moi rire. Ils boug’rons même pas le petit doigt pour la r’prendre !

La panthère gronda en regardant le vieux moulin. Vampyr s’arrêta et suivit son regard, les sens en éveil.
Il ne vit rien mais son instinct lui criait « prudence ». Un étrange rictus retroussa ses lèvres, dégageant ses longues canines …

Je ressens quelque chose oui … mais je ne peux dire quoi. Restons sur nos gardes, ça serait dommage de la perdre maintenant …

Ahrseck suivait Vampyr et Jezharra depuis Nozgoroth. Elle n’avait pas dit un mot, et suivait les deux démons, complètement perdu dans ses pensées.
Visiblement ils n’avaient pas jugés utile de la ligoter, mais pour le moment Ahrseck n’avait pas fait un seul geste prouvant qu’elle voulait s’enfuir. Elle ignora complètement les questions de ses deux kidnappeurs ; elle ne les entendit même pas…

Elle ne comprenait pas pourquoi ils venaient de la capturer. Elle n’avait fait que ce qu’on lui avait demandé… Et pourquoi Laodicée était parti ? Pourquoi ne venait-il pas le chercher… ?

Ahrseck releva la tête quand elle entendit qu’on les observait. Après tout, peut-etre s’était-elel trompée ? Peut-être que Laodicée était là !!!

Elle se mit sur le qui-vive, prêt à agir à tout moment…

Ils approchaient du Bégon !

Déshumanisation du monde ? Hhuummm ?? Pour le moment je suis plus en train d’essayer de me frayer un chemin jusqu’au paradis… pour une visite !

Tonton Borgh jeta un nouveau coup d’œil à l’extérieur, mais ne vit toujours rien !

Néo, content de te revoir… Heu pas ma besace en tout cas.
Tonton Borgh exhiba sa besace toujours percée de partout.

Redhead c’est ça ? Je prendrait bien un verre moi aussi !

La panthère s’amusa intérieurement de la réaction de la succube, elle n’avait encore dit un mot mais elle faisait plus attention qu’elle n’y paraissait, elle la regarda longuement, laissant ses autres sens s’occuper de traquer l’autre présence autour d’eux.

C’n’est pas eux … Ahrseck. Peut être plus tard, ou peut être pas.

Elle huma l’air en direction du moulin, puis fit quelques pas en avant.

Ne perdons pas de temps, on peut surveiller l’étranger tout en marchant.

Elle tourna sa gueule féline vers la succube, choisissant ses prochains mots avec une espiègle minutie …

Amenons-là à son frère

Tarnotah entra dans le bar pas une des portes internes. Il s’arrêta à l’entrée regardant son oncle. Celui-ci lui tournait le dos, mais il ne doutait pas qu’il avait sentit sa présence. Son allure de vagabond l’avait toujours agacé au plus haut point. Il ne comprenait pas comment, en étant le frère de Thrann [Thrann = Père de Tarnotah (un grand démon ayant mené de grandes troupes à la guerre)] et ayant servi sous ses ordres, on pouvait se permettre un tel accoutrement.
Il allait faire une remarque désobligeante, quand son allure changea du tout au tout. Il tourna instinctivement la tête vars la porte d’entrée. Il sentait une présence qu’il n’avait pas sentit depuis des années… Une présence qu’il pensait ne plus jamais sentir. Il tendit son esprit vers elle, mais le lien faiblit immédiatement. Mais ce n’était pas important. Il avait toujours su et il en avait enfin la preuve.

Il se tourna de nouveau vers Tonton Borgh. Il comprenait mieux sa présence ici maintenant. Il avait réussi. Il ne laissa rien paraître de son émotion, mais fut finalement content de revoir le vieux démon.

Tonton Borgh sentit immédiatement la présence de Tarnotah, mais ne se retourna pas.

Sors trois verres Redhead… je crois que Tarnotah en prendra un aussi.

Il attendit quelques instants, puis se retourna. Il dévisagea longuement son neveu puis lui indiqua une table d’un signe de tête.

Alors qu'Ahrseck et les 2 démons allaient au nord. Lao, seul, restait au sud et combattait désormais l'Inferniet et les SPADS.

Mais, revenons avant cela. Le front avait reculé jusqu'à la route lorsqu'une créature arriva. Les deux camps s'allièrent pour la combattre, puis, elle disparût mais le front resta, enfin... les soldats restèrent. Mais, plus aucun combat ne semblait avoir lieu. Mais tout cela, Lao s'en fichait éperdument, il n'était plus que l'ombre de lui même depuis des semaines. Il avait tué les siens, sa famille... Son visage était cacher par sa longue toge aujourd'hui bien noircit et déchirer par la haine et tâcher par le sang.


Il savait qu'Ahrseck avait été emmenée, mais il n'y pouvait rien et son corps n'était plus animé par les sentiments d'amitié, d'amour... Seule la haine subsistait, et elle grandissait encore et encore, chaque frappe donnée où reçue procurait une haine et un plaisir immense au semi ange à l'allure plus démoniaque qu'autre chose...

Il pensait longuement à la succube qu'il avait accueilli au temps des Chevaliers Ténébreux, mais ce temps la était révolu depuis si longtemps...
Aujourd'hui, il n'avait plus le coeur à penser aux autres, son coeur était enfoui trop profondément. Seul la haine et la souffrance réveillent en lui ce qu'il est réellement...

Ahrseck sentait que la présence s’était éloignée… Ce n’était pas Laodicée. Son visage se durcit. Le mince espoir qui avait pu naître en elle s’envola. Elle était seule encore une fois…

Pourquoi n’était-il pas venu ? Pourquoi la laissait-il seule ?

Elle baissa la tête et se perdit de nouveau dans ses pensées, sans rien dire ; elle suivit ses deux geôliers. Ils arrivaient maintenant en vu d’un grand bâtiment, une sorte de vieille usine. Elle n’y prêta même pas attention, elle continua à avancer là où on la guidait.

Cette solitude… cette souffrance… pourquoi elle… ?

Quand elle releva la tête sentant une présence +/- familière, Ahrseck aperçut un démon à la porte d’un des bâtiments. Elle ralentit le pas, elle sentait un danger approcher. Elle se mit sur le qui-vive prête à fuir…

Oui, je prendrais bien quelque chose… Tonton !

Tarnotah s’approcha de la porte d’entrée du bar. Il aperçut un petit groupe s’approcher de la vieille usine… Il sentait la présence de sa sœur jumelle ; cette présence si… réconfortante. Il avait l’impression qu’un grand vide était en train de se combler ; un gouffre qu’il avait occulté tant d’année, mais qui aujourd’hui se rappelait à lui avec tant de violence…

Il allait enfin pouvoir revoir sa sœur… Ils auraient sûrement tant de chose à se raconter…
Et pourtant il redoutait cette rencontre. Tonton Borgh lui avait dit qu’elle n’était plus elle-même. Mais comment ne pourrait-elle ne pas se souvenir de lui… lui qui avait passé tant de temps à la chercher jusqu’au fin fond de l’enfer…

Tarnotah, qui était retourné s’assoire, se leva quand Jezharra entre dans le bar suivi d’Ahrseck. Puis il resta là, les bras ballant.
Tonton Borgh s’approcha de la succube :

Merci d’avoir fait aussi vite [HRP : MDR… mais en vrai le RP se passe il y a déjà quelques temps… m’enfin ;p /HRP]. Voici Tarnotah, le frère d’Ahresck. Mais entrez… vous voulez sûrement boire quelque chose ?

Tarnotah s’approcha de sa sœur, la dévisageant. Elle était à la fois la même que dans ses souvenirs et à la fois si différente… Elle n’avait plus cette expression démoniaque qu’il connaissait si bien… Elle avait quelque chose… d’humain ! Une vague de dégoût passa sur le visage de Tarnotah. Il ne pouvait croire qu’elle soit passée aux rangs des ennemis. Il la regarda droit dans les yeux :

Ahrseck… ? Tu me reconnais ? Je suis ton frère !

Edit by me : Correction de fautes...

La panthère abaissa la tête pour saluer Tarnotah lorsqu’il se croisèrent, elle entrant dans le bar, lui sortant pour rejoindre sa sœur. Elle sembla se crisper en percevant l’expression dur d’un frère pour une sœur, mais continua son chemin vers Tonton Borgh.

Ses premiers pas dans un lieu inconnu furent comme à son habitude, accompagnés d’un inventaire des lieux, les éventuelles portes de sorties, les coins sombres, tout était enregistré lorsqu’elle s’assit sur son postérieur devant le démon, la tête haute.

J’attendrais d’voir si mon action n’a pas été vaine pour apprécier vot’ remerciement … ses oreilles se dressèrent et son regard fuit le démon pour inspecter le bar, une drôle de sensation, une odeur, un doute … vaguement familier.

… j’accepte vot’ offre avec plaisir, un verre de rhum sera le bienv’nue.

La panthère reprit lentement sa forme humanoïde, ses pâtes arrière s’allongèrent, son corps se redressa, les poils disparaissaient sous sa nouvelle peau ou des vêtements froissés. Son regard se posa sur les deux traits bleus étranges qui semblaient flotter dans l’air, plus intriguée qu’inquiète … la même sensation que celle du moulin frôla son instinct et sans un regard de plus, elle s’approcha du bar, s’adossa à celui-ci pour suivre l’échange entre Tarnotah et sa sœur.

- Sur le chemin, nous avons été suivi, observé j’devrais dire … est-ce l’une de vos sentinelles, ou un rusé et très discret petit curieux de votre faction ? demanda t’elle à Tonton Borgh pensant naturellement qu’il était des leurs, le ton légèrement ironique n’étant lui destiné qu’à ce qu’elle pensait être leur suiveur.

Ahrseck suivi docilement Jezharra jusque dans le bar. Elle fit un pas de coté quand s’approcha Tarnotah, ne savant trop comment aborder celui qui se disait être son frère, mais qui avait un regard méchant.
Elle regarda Tarnotah d’un regard étrange :

Frère ? Toi frère ? Mais moi pas avoir frère, moi pas avoir vraiment ami !
Qui toi être ?
Personne aidé moi être différent de toi !

Elle se sentait encore une fois très seule… elle avait l’impression d’avoir toujours été seul dans sa vie…

Toujours sur la défensive, elle jeta un regard tout autour d’elle, essayant de trouver un sortie possible, ou s’il elle pouvait compter sur quelqu’un ici… mais visiblement, ce lieu ne semblait contenir que des démons… Des êtres qui lui ressemblaient, mais contre qui on lui avait appris à se battre !

Quoi être ici…

Elle ressentit un présence bien particulière qu'elle n'arrivait pas à définir.

Qui être ?