Renaissance plus qu'imprévue (suite)

Pas un bruit, pas un souffle, ni d’ombres qui courraient sur les murs.
Le milieu de la salle était vide, puis l’instant d’après Amélia s'y tenait.
Elle avait une grande robe noire et une cape dotée d’une capuche comme bien souvent, cette dernière cachée une partie de son visage, celle qui n’avait pas encore retrouvé son aspect normal. Il lui restait ainsi quelques traces de son état de « déshydratation » sanguine, sur l’œil gauche, le cou…
Elle était identique à celle qui les avait quittés voilà deux mois… sauf peut-être une étrange aura, et aussi ses ombres qui avaient l’air plus dense.

Un étranger au brodifacum, du moins c'est ce que cru Néo qui se dépêcha d'aller voir. Le démon quitta son hangar, abandonnant ses travaux de mécanique pour se diriger au bar où il pénétra avant de figer face à l'inconnue pas du tout inconnu d'ailleurs.
Elle était de retour ... Amélia était là devant ses yeux ébahis avant qu'un timide sourire pare furtivement son visage avant de retrouver assez de sérieux pour réussir à articuler quelques mots...

Amélia !! Je ... wah, vous êtes enfin de retour parmis nous ?

Il avait beaucoup de mal à retenir sa joie et s'il n'avait pas fait attention aux ombres à première vue un peu changées, c'était à se demander s'il ne l'aurait pas serré dans ses bras. Alors il se contenta juste de se gratter sa chevelure mauve tout en la détaillant avec insistance...

Vous m'av ... nous avez manqué ! J'ai bien cru ne jamais vous revoir, hum ... mais peut-être voudriez boire quelque chose, oui bien sur...

Le démon passa derrière le comptoir, il sortit deux verre, et remplit l'un de téquila et l'autre de cognac. Puis tout en parlant, il s'approcha de la vampire et lui tendit le verre de cognac...

Je n'avais pas reconnu votre aura ... j'ai dans l'idée que quelque chose à changé en vous ?

Il avait essayer de ne pas fixer le visage d'Amélia, mais impossible pour ses prunelles améthystes de ne pas se perdre dans l'oeil visible de la vampire...

Graucreux dormait tranquillement dans le bar, une demi-douzaine de cadavre de bière à coté de lui. La cuite qu’il avait pris la veille était telle qu’il n’était pas prêt de s’éveiller, à moins que quelqu’un cri : « A Table !! ». Malgré sa calme apparence, émanait de lui un ronflement sonore assez désagréable.

Pendant ce temps, Sékoissa, assis par terre, essayait tant bien que mal de mettre des formes en bois (représentant cube, sphère, pyramide, cylindre…) à leur place sur un plateau perforé aux formes des objets. Visiblement, ce travail devait lui coûter toute son attention, car il ne remarqua pas Amélia ni néo.

Laichbotte elle était plongé dans la lecture d’un bouquin : « diablotin : comment plaire à vos maîtres » d’où elle ne levait les yeux que pour regarder d’un air désespérer Sékoissa et ses cubes.

Il n’en manquait qu’un seul… Où pouvait bien être…

Pharsatrap entra en courant dans le bar. Il s’arrêta net quand il aperçu la jeune femme.

S'lut Poupée… J’te sert qu'que chose ? J’te souhaite la bienv'nue ch'moi. La chef étant absente, c’moi ici qu'dirige en'atten…

Les yeux de Pharsatrap s’exorbitèrent et il resta là, bouche bée sans bouger !
Après quelques secondes, il parvint enfin à bouger la mâchoire pour acticuler quelques mots :

C'pas moi... C'd'la faute de gwal qui...

† Mastor † Nombre de messages : 424 Date d'inscription : 13/10/2004

Blodseng apparaut au fond du bar, refermant lentement la porte qui venait de s'ouvrir en silence. Il se tenait au fond du bar, accompagnant le visage "différent".

Amélia ...

Le vampire restait en retrait, statique, le regard perdu vers elle alors qu'elle était acceuillie par le reste de la faction.

Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 27/10/2005

Diablotientoibien entra dans le bar afin de voir s'il n'y avait pas quelquechose à bouffer, un fond de bouteille à terminer, un ragot à colporter, un nouveau à chambrer...

Il entra et dans un coin la bande à Tarno vaquait à ses occupations. Blod était là, morose comme souvent, le dragueur était là pour guincher la nouvelle, et la nouvelle était, était, ETAIT !

Bordel de pine d'évêque emmanché dans l'cul du pape ! La chef elle s'était barrée pour s'pikouzer à donf !

Il s'approcha d'Amélia en la regardant de bas en haut.

Dit ma grande, si l'suceur d'sang de Blod te suçotte, va grossir aussi ? T'as des pris zamfêtes ? T'as fait une turlutte à bibendum michelin ?

Amélia évita de répondre tout de suite à Néo, elle le suivait juste du regard et fit un léger signe de tête quand il lui tendit le verre.
Déjà un des diablotins venait la titiller, mais elle ne répondit pas à nouveau.
Elle avait bien évidemment senti la présence de Blod, mais n’en décrocha pas un mot pour autant.

Ce fut les pitreries de diablotientoibien qui l’ébranlèrent… un étrange rire franc mais froid se fit entendre dans tous les esprits alentour et peut-être plus loin même, Amélia n’avait aucune idée de la portée de ses pensées.

Elle laissa apparaitre sa deuxième main du tissu sombre, lâcha le verre qui fut tout de suite récupéré par ses ombres, et des ses mains qui gardait encore quelques marques elle enleva le capuchon qui la recouvrait livrant son visage et ses cicatrices.
Sa voix pénétra à nouveau l’esprit des gens présents, et cette fois si elle canalisa ses pensées sur les membres du begon.

*Bonsoir à tous… Je sors à l’instant de ma… retraite ? hum… on dira cela comme ça. Et où aurais-je pu aller si ce n’est parmi mes frères ?*

Deux langues d’ombres sortir de sa robe et se glissèrent sous les fesses des deux diablotins pour les projeter dans les airs et les récupérer comme un vulgaire ballon.

*Je vois que malgré tous mes efforts pour cacher le petit changement vous n’avez pas été dupe*

Les ombres relevèrent les diablotins en haut de deux montagnes russes qui se rejoignaient plus bas…

*Vous n’êtes pas tous là mais tous m’entendent…
Pour ceux qui ont devinés et ceux qui se posent des questions, oui je suis devenu Seigneur Démon, Reine ou Maîtresse des enfers ou de je ne sais quoi.*

Elle avait beau essayer de retenir la force de ses pensées, mais elles devenaient plus limpides que sa propre voix, on aurait eu du mal à y réchapper.

† Mastor † Nombre de messages : 424 Date d'inscription : 13/10/2004

Blodseng s'avanca pour rejoindre Amélia, à première apparence plus concentré sur son retour que sur la nouvelle qu'elle venait d'annoncer. Il s'arrêta à quelques pas, posant ses yeux dans les siens.

Bienvenue chez toi.

Il lui tendit une main complice, suivant son regard.

Elle ne lui avait pas répondu, se saisissant malgré tout du verre ce qui rassura le démon qui comprit qu'elle ne l'ignorait pas pour autant. Alors sans se préoccuper des diablotins alentours, il écouta cette voix si familière à ses oreilles s'expliquer sur ce retour et ce qu'elle était désormais. Les yeux se perdant sur le visage abîmé de la vampire, il soupira, se remémorant sans doute la scène face à Lucifer...

Seigneur ... Démon, waah !

Néo semblait ravi de l'apprendre et son sourire ne le quitta que lorsque Blodseng s'approcha d'Amélia qui bizarrement ne portait aucuns intérêts aux changements de sa belle. Alors le démon se recula un peu et détourna le regard qu'il cacha derrière sa chevelure mauve...

La rumeur eu tôt fait de se répandre, diablotins hurlants, atmosphère pesante, les courants d’air eux même semblaient communiquer à chacun le retour d’Amélia.
Balbéro se trouvait dans la bibliothèque, immobile, une main tenant encore un ouvrage figée à mi-chemin de l’étagère. L’aura qui était apparue dans leurs locaux était familière mais, transformée, différente jusque dans la force de propagation … la démone hésitait, se concentrant sur la présence. Son autre avait déjà deviné, comme chaque fois qu’il ne s’agissait pas de voir avec ses yeux, elle prenait de l’avance.

**C’est elle**
Au même moment, la porte de la bibliothèque s’ouvrit à la volée, deux furies rougeâtres déboulèrent avec empressement.
- C’est moi qui …
- Va chier sac à merde, j’l’ai vu le prem’s c’est moi qui lui dit
- Patronne !!! Amé… Wow wooowwwww !!!
Les deux diablotins manquèrent de peu de se faire écraser, l’un deux releva la tête de dessous le livre que tenait Balbéro quelques secondes avant …
- ‘Tain mais quelle plaie ces gonzesses !!

La démone, une fois n’est pas coutume, courrait à tout allure le long des couloirs, descendant jusqu’au bar en moins de temps qu’elle n’aurait imaginé le faire. Elle passa la porte du bar lorsque la voix d’Amélia prononça ses derniers mots. Un rire rauque et moqueur résonna dans sa tête …

**On embauche vraiment n’importe qui dans vos légions !!**

Balbéro balaya la remarque d’une grimace, habituée aux sarcasmes lorsqu’il s’agissait d’Amélia … elle fit quelques pas vers Amélia, son regard parcourant le visage du Seigneur, tant de questions lui venait à l’esprit qu’elle en avait perdu la parole … son propre visage reflétait son état d’esprit, une esquisse de sourire laissait place la seconde après à un regard méfiant … elle réussit à commander à son corps de se baisser pour saluer celle qu’ils attendaient depuis si longtemps.

Sei … Seigneur ? Qu’est-ce qu’ils…
Pourquoi ?

Pharsatrap se fit tout petit et rejoignit ses frères et sœurs au fond du bar commençant à chuchoter entre eux :

Z’avez vu la chef ? Va f’loir faire gaffe à nos farces m’tenant… sinon on va s’faire tapper d’sus bien plus fort…
M’en parle pas… Moi qu’préparait un méga truc trop bien…
Laisse tomber pou’le moment… on verra plus tard.
C’quoi un méga tuc ?
Ta gueule
…

Les diablotins continuèrent à chuchoter dans leur coin !

Tarnotah entra quasiment sur les talons de Balbéro. L’aura qu’il avait perçu était celle d’un puissant démon, et pourtant elle ressemblait à l’aura d’Amélia… mais tellement différente !
Quand il contourna Balbéro pour pouvoir voir celui/celle qui l’avait attiré ici, il resta bouche bée. Il s’agissait bien d’Amélia. Mais comment était-ce possible…

Après un moment de stupeur, il s’inclina et dit :

Salutation Seigneur Amélia. Sois la bienvenue chez toi !

Amélia prit la main tendu et s’assura de la véracité du touché en serrant la main de Blodseng plus que de raison.

*Merci à toi.*

Puis elle regarda tout autour d’elle, ses frères d’arme se regrouper, elle avait beau avoir changé, dans son esprit tout était identique.
L’attitude de Néo l’a fit presque sourire, mais déjà Balbéro était proche d’elle.
Un ombre prit la main de Balbéro et l’accompagna jusqu’à celle de Balbéro, ces doigts fins et froid donnèrent une légère impulsion sur ceux de la démone avant de la lâcher.
Elle la regardait de ses yeux si expressif et si froid.

*ce n’est que moi Balbero, juste moi…*

Tarnotah l’appela aussi Seigneur, et elle continua à se faire entendre dans les esprits de ses frères sans parler de vive voix.

*merci à vous tous*

*Ecoutez moi, je pourrais tout vous raconter en détail mais ce n’est guère utile, je n’ai pas demandé à être ce que je suis…
Comme vous le voyez je suis ici avec vous et non à arranguer les foules en place publique.
Je suis toujours renégat, et je désire le reste*

Elle porta la main à son torse.

*J’ai cru qu’il allait me remettre dans les rangs des LI et ma colère se concentrait là-dessus, je ne sais pas vraiment comment j’ai fait, mais le blason que je porte est toujours celui des renégats, il est là en moi, je le protège de toute intrusion, même contre moi.
C’est étrange mais cette acte et tant en corrélation avec ma pensée que je n’ai pas plus essayé de l’enlever.

Ma condition de renégat n’est du qu’à la traitrise d’un seul, celui qui a entrainé la chute de tous.
Si je suis Seigneur Démon là aussi ça ne peut-être que d’un seul, j’ai eu beau essayé de résister comme je l’ai fait pour le blasonnement, j’étais brindille face à l’acier.

Je me dis que si je n’ai rien pu contre ma transformation de Seigneur et que ce fut si facile de protéger ce petit blason, c’est que Lucifer en a décidé ainsi, comment pourrait-il en être autrement ? À moins qu’une autre entité démonique plus puissante que Lucifer l’ait fait… *

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